“L’insécurité organisée en Haïti : une atteinte grave aux droits humains,” selon la POHDH…

Jimmy Cherizier alias Barbecue, chef de'' G-9 an Fanmi e Alye'' et porte-parole de la federation des gangs ''Viv Ansanm''...

PORT-AU-PRINCE, jeudi 28 novembre 2024La Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH), qui regroupe dix organisations membres, exprime sa profonde préoccupation face à l’aggravation de la crise sécuritaire en Haïti. Cette insécurité, érigée en système par des groupes armés, affecte une grande partie de la population, provoque des violations massives des droits humains et menace les bases mêmes de la société haïtienne.

La POHDH dénonce les violences extrêmes perpétrées par des gangs armés, notamment les enlèvements, les assassinats et les attaques ciblées. Ces actes, en constante augmentation, créent un climat de terreur qui entrave les droits fondamentaux, tels que l’accès à l’éducation, aux soins de santé et au travail. « L’absence de réponse adéquate de l’État face à cette situation montre une défaillance structurelle profonde », affirme la POHDH.

La POHDH condamne avec force l’échec flagrant du gouvernement haïtien à protéger la population. Malgré les appels incessants de divers secteurs de la société, les autorités semblent incapables, ou peu disposées, à réprimer les réseaux criminels qui alimentent ces gangs. « La complicité et la corruption dans certaines sphères politiques aggravent encore davantage la situation », déplore la Plateforme.

L’organisation met également en lumière la culture de l’impunité et le manque de réformes dans les secteurs de la justice et de la sécurité. Ces carences institutionnelles ont permis aux criminels de se renforcer, abandonnant la population à son propre sort.

Conséquences dramatiques sur les droits humains.

La POHDH insiste sur les impacts graves de cette insécurité sur les droits humains. Le droit à la vie est constamment violé, avec des milliers de morts causées par des violences ciblées. Le droit à la sécurité est bafoué, laissant des familles entières vivre dans une peur permanente. L’accès aux services essentiels est entravé, particulièrement dans les communautés marginalisées, où l’éducation et les soins de santé deviennent inaccessibles.

Les femmes et les enfants subissent de manière disproportionnée ces violences. « Les viols, l’exploitation sexuelle et le recrutement de mineurs par les gangs sont des réalités insoutenables qui doivent être combattues sans relâche », prévient la POHDH. Ces exactions laissent des cicatrices profondes, compromettant les perspectives d’un avenir stable

Face à cette situation critique, la POHDH appelle à des actions immédiates. Le gouvernement haïtien doit engager des réformes structurelles dans les secteurs judiciaire et policier, accompagnées d’actions concrètes pour démanteler les gangs et rétablir la sécurité publique. La communauté internationale est invitée à fournir un appui ciblé aux réformes de sécurité, tout en respectant la souveraineté nationale. Une aide bien orientée peut contribuer à renforcer les institutions haïtiennes et traiter les causes profondes de l’insécurité. Les organisations de la société civile, quant à elles, doivent continuer à mobiliser les communautés et plaider pour la protection des droits humains, afin d’endiguer la banalisation de la violence.

Vers une solution durable.

La POHDH réaffirme son engagement à défendre les droits et la dignité de chaque Haïtien. Elle exhorte toutes les parties prenantes—gouvernementales, internationales et sociétales—à agir ensemble pour mettre fin à cette crise. « Si rien n’est fait, l’état de droit continuera de se dégrader, plongeant le pays dans un chaos encore plus profond », avertit la Plateforme.

Construire une Haïti où la sécurité, la justice et les droits humains sont garantis pour tous reste une responsabilité commune qui exige une action immédiate et coordonnée.