PORT-AU-PRINCE, mercredi 9 août 2023– Alix Dorsainvil, l’infirmière américaine et sa fille qui ont été enlevées en Haïti le mois dernier ont été libérées par leurs ravisseurs, a informé mercredi l’organisation à but non lucratif El Roi Haïti.

Alix Dorsainvil du New Hampshire travaillait pour El Roi Haïti lorsqu’elle et sa jeune fille ont été kidnappées fin juillet.

L’épouse du fondateur de l’organisation, Sandro Dorsainvil, travaillait dans la petite clinique en briques de ladite organisation lorsque des hommes armés ont fait irruption et l’ont saisie le 27 juillet dernier, selon Associated Press qui cite des témoins.

« C’est avec un cœur de gratitude et une immense joie que nous, à El Roi Haïti, confirmons la libération en toute sécurité de notre membre du personnel et amie, Alix Dorsainvil et de son enfant qui ont été retenus en otage à Port-au-Prince », a déclaré El Roi Haïti sur son blog.

Le département d’État américain était resté silencieux sur les demandes des ravisseurs. Mercredi, un porte-parole a déclaré que le département d’État avait salué les informations sur la libération des Américains mais avait refusé de fournir des informations sur les circonstances ou leur état, s’en remettant à leur famille.

“Comme vous pouvez l’imaginer, ces personnes ont traversé une épreuve très difficile, à la fois physiquement et mentalement”, a déclaré le porte-parole dans un communiqué. “Nous exprimons notre plus profonde gratitude à nos partenaires inter-institutions haïtiens et américains pour leur aide dans la facilitation de leur libération en toute sécurité.”

L’enlèvement – l’un des nombreux dans la capitale haïtienne en proie à la criminalité, dont une grande partie est contrôlée par des gangs criminels lourdement armés depuis des mois – a rapidement suscité la colère de la communauté locale que Dorsainvil était là pour aider. Environ 200 Haïtiens ont défilé à Port-au-Prince plusieurs jours après l’enlèvement pour exprimer leur colère et exiger que les ravisseurs libèrent l’infirmière américaine et sa fille.

“La poursuite des tirs rapides” dans la région a entraîné la fermeture de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince pour tous les services consulaires publics mardi, et elle est restée sous ces restrictions mercredi.

Certains membres de la communauté ont affirmé que les ravisseurs non identifiés avaient demandé une rançon d’un million de dollars pour Dorsainvil et sa fille – une pratique courante pour les gangs armés qui se sont déchaînés dans la capitale haïtienne depuis l’assassinat du président de la petite nation en 2021. Il y a eu des centaines d’enlèvements en Haïti cette année, dont 83 rien qu’en juillet, selon le Centre d’analyse et de recherche sur les droits de l’homme à but non lucratif.

Le groupe a déclaré qu'”au moins 51 ressortissants étrangers de quatre pays ont été enlevés de janvier” à début août de cette année.

Dorsainvil s’est rendue pour la première fois en Haïti peu de temps après le tremblement de terre massif de 2010, et elle “est tombée amoureuse des gens” là-bas, selon El Roi Haïti, qui dit qu’il vise à élargir l’accès à une éducation abordable et enseigne un programme confessionnel à enfants locaux.

source : AP