Lettre ouverte de Clarens Renois à Haïtien expatrié : “Requiem pour une Haïti martyrisée, un appel à la reconstruction nationale”…

PORT-AU-PRINCE, lundi 25 novembre 2025Dans une correspondance empreinte de mélancolie et de révolte, Clarens Renois adresse à un ami de la diaspora un vi témoignage sur l’état d’effondrement de Port-au-Prince et de la nation haïtienne. Écrite le 24 novembre 2024, cette lettre, véritable cri du cœur, met en lumière le climat de désespoir qui règne dans un pays ravagé par la violence, la misère et l’indifférence des puissances internationales.

Renois, dirigeant du parti  Union nationale pour l’intégrité et de la réconciliation (UNIR) commence par répondre à l’inquiétude de son correspondant, marqué par les horreurs qui s’abattent sur Haïti. Décrivant une capitale transformée en un “champ de ruines”, il évoque avec douleur la disparition des lieux autrefois animés. Croix-des-Bossales, le poumon de l’économie informelle, est désormais enseveli sous les immondices. Les marchés, les places publiques et les institutions culturelles ne sont plus que des souvenirs lointains. La cathédrale, jadis un lieu emblématique, résonne désormais comme un glas incessant pour une ville en agonie.

“Port-au-Prince offre des images apocalyptiques d’une ville qui se meurt chaque jour”, écrit-il, évoquant une vie sociale, économique et intellectuelle paralysée par l’insécurité et l’abandon. Les récits nostalgiques de journées vibrantes de concerts, de spectacles et de vie urbaine contrastent avec la réalité actuelle : un chaos marqué par des tirs nourris, des incendies, et la désolation imposée par les gangs.

Renois dresse également un portrait sombre de la scène internationale. Il décrit avec une pointe d’ironie la séance du 20 novembre 2024 à l’ONU, où Haïti était au cœur des débats. Comparant l’assemblée à une “savante mise en scène”, il accuse les grandes puissances de se battre pour leurs intérêts stratégiques sur le dos d’un pays en lambeaux. “Tous se sont apitoyés sur les calamités qui s’abattent sur notre terre… mais en réalité, rien n’en ressort. Nothing, niet, nada, rien, anyen !”

Cependant, cette correspondance ne s’arrête pas au constat accablant. Renois appelle de ses vœux un sursaut collectif. “Il serait temps que, nous Haïtiens, redevenions les propres acteurs de notre histoire et les constructeurs de notre destin”, exhorte-t-il, soulignant la nécessité d’une paix durable, assortie de mesures économiques fortes pour réparer les torts historiques et offrir des opportunités à une jeunesse désabusée.

“Haïti n’a pas besoin de pitié, mais de compréhension”, martèle-t-il, invitant les amis d’Haïti à soutenir la reconstruction d’un pays qui doit retrouver sa place dans le concert des nations. Ce renouveau passe, selon lui, par l’unité, l’amour du pays et une vision claire, capable de redresser les injustices sociales.

La lettre de Clarens Renois est un appel à la mobilisation, un plaidoyer pour une Haïti qui ne serait plus un “pays sacrifié”, mais une terre d’espoir et de résilience. En dépit des tragédies qui l’accablent, elle réaffirme la conviction que l’avenir d’Haïti appartient avant tout à ses propres enfants.