PORT-AU-PRINCE, mercredi 25 décembre 2024– Dans un communiqué publié ce mercredi 25 décembre 2024, Fritz Alphonse Jean, conseiller-président, s’est adressé à ses compatriotes, tant en Haïti qu’à l’étranger, à l’occasion de la fête de Noël. Loin des souhaits traditionnels de joie et de prospérité, son message a souligné les défis profonds auxquels fait face le pays, dominé depuis près d’une décennie par un système de violence orchestré par des gangs et des acteurs corrompus.
Le conseiller-président a exprimé sa profonde sympathie envers les familles touchées par la violence, ainsi qu’aux membres de l’Association des journalistes et au personnel soignant, notamment à la suite du drame survenu à l’Hôpital général. Il a fermement déclaré que ces actes ne resteront pas impunis, affirmant la détermination de l’État à rétablir la justice et à mettre fin au règne des gangs.
Dans ce message, Fritz Alphonse Jean a dénoncé un “système criminel” qui, selon lui, cherche à ternir l’image des Haïtiens, les faisant passer pour des “cannibales” à travers la propagation de la violence, la destruction des biens et la perte de vies humaines. “Nous, qui sommes à la tête de l’État aujourd’hui, ne reculerons pas dans notre combat contre ces criminels qui souillent le territoire de nos ancêtres”, a-t-il affirmé avec force.
Il a également salué le courage des forces de l’ordre et du ministère de la Sécurité et de la Salubrité (MSS), qui poursuivent inlassablement leur mission de ramener la paix en Haïti. Particulièrement préoccupé par la situation dans l’Artibonite, Fritz Alphonse Jean a annoncé l’arrivée de nouveaux équipements dans cette région dès le matin du 25 décembre. Il a qualifié cette intervention d’étape cruciale pour libérer le département, qualifié de “grenier et pilier central du pays”.
“Nos policiers et nos soldats restent vaillants et unis à la population pour libérer notre nation des griffes des gangs criminels”, a-t-il ajouté.
Toutefois, plutôt que de souhaiter un traditionnel “Joyeux Noël”, Fritz Alphonse Jean a lancé un appel à l’ensemble des citoyens haïtiens. “Nous appelons tous les hommes et femmes courageux du pays à s’unir avec l’État dans cette lutte contre le système des gangs qui cherche à nous déshumaniser. Nous espérons qu’en 2025, chaque Haïtien pourra célébrer les fêtes dans l’amour, le partage, la paix et la dignité.”
Ce message intervient dans un contexte marqué par une intensification des violences liées aux gangs, particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Mari, la tentative de réouverture de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), communément appelé l’Hôpital Général, a été marquée par une attaque sanglante perpétrée par l’organisation terroriste “Viv Ansanm”. L’assaut a coûté la vie à au moins deux journalistes et un policier, tandis qu’au moins sept autres personnes, dont des journalistes, ont été grièvement blessées.
L’attaque s’est produite alors que le ministère de la Santé publique organisait la cérémonie officielle de réouverture de l’Hôpital Général. Initialement prévue sur le site de l’établissement, la cérémonie avait été déplacée à l’Hôpital Militaire, près du Palais National, vraisemblablement pour des raisons de sécurité. Malgré ce changement, des membres lourdement armés de “Viv Ansanm” ont infiltré la zone et ouvert le feu sans sommation.
Les tirs nourris ont semé la panique parmi les participants, notamment les journalistes venus couvrir cet événement censé symboliser un progrès dans un système de santé publique en crise. Certains témoins décrivent une scène de chaos, où des journalistes, des membres du personnel de santé et des civils tentaient désespérément de fuir ou de se mettre à l’abri.