PORT-AU-PRINCE, samedi 5 octobre 2024 – Le Conseil présidentiel de transition (CPT) s’apprête à vivre un tournant important avec la nomination imminente de Leslie Voltaire à la présidence. Cette décision fait suite à une résolution adoptée par cinq des sept conseillers ayant droit de vote, visant à remplacer Edgard Leblanc Fils. Ce changement à la tête du conseil, effectif à partir du 7 octobre 2024, survient dans un climat marqué par des allégations de corruption qui ont ébranlé la réputation de plusieurs membres du CPT.
Trois conseillers-présidents se retrouvent en effet au cœur d’un scandale de corruption qui a suscité de vives critiques concernant l’intégrité et la transparence de l’institution responsable de guider la transition politique du pays. Ce scandale a profondément affecté la classe politique et la société civile, soulevant des doutes sur la gestion même de cette transition.
L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a réagi rapidement en recommandant des poursuites pénales contre Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, tous membres du CPT, ainsi que contre Raoul Pascal Pierre Louis, président du Conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Ce dernier aurait été contraint de verser la somme de cent millions de gourdes pour être reconduit à la tête de l’institution bancaire. L’affaire a été confirmée lors d’une rencontre à l’hôtel Royal Oasis de Pétion-Ville, où des membres du CPT auraient orchestré cette demande sous l’impulsion de Louis Gérald Gilles.
L’enquête a révélé que Raoul Pascal Pierre Louis avait proposé diverses formes de compensations financières, y compris des cartes de crédit émises par la BNC pour les membres du CPT, renforçant ainsi les soupçons de corruption active et passive. L’ULCC a détaillé ces éléments dans un rapport accablant, concluant que les membres du CPT avaient abusé de leurs fonctions et violé plusieurs articles de la loi sur la prévention et la répression de la corruption.
Le rapport de l’ULCC, qui met en lumière des dysfonctionnements graves au sein du CPT, a recommandé des poursuites pénales contre les principaux responsables de ce scandale. La nomination de Leslie Voltaire intervient dans cette atmosphère tendue, avec l’espoir de rétablir la crédibilité de l’institution et de renforcer la transparence au sein du Conseil présidentiel de transition.