Leslie Voltaire est de retour en Haïti après sa participation à la COP16 en Colombie…

Leslie Voltaire, president du CPT a son retour de la COP1 en Colombie...

PORT-AU-PRINCE, vendredi 1er octobre 2024 – Leslie Voltaire est rentré au pays vendredi après sa participation à la COP16 en Colombie. À son arrivée, il a été accueilli à l’Aéroport International Toussaint Louverture par le Premier ministre Garry Conille, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement.

Dans sa déclaration à la COP16 en Colombie, Leslie Voltaire a souligné l’urgence pour Haïti de renforcer ses efforts en faveur de la biodiversité, un défi majeur auquel le pays fait face depuis plusieurs décennies. Le projet ambitieux “Haïti Biodiversité 2030” vise à consacrer 8 325 km², soit 30% de la superficie totale du pays, aux aires protégées. En se concentrant sur la restauration des écosystèmes et la création de zones de protection, Haïti espère établir un équilibre durable entre la conservation de la biodiversité et le développement économique, et ainsi renforcer sa résilience face aux changements climatiques.

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement haïtien prévoit de développer des programmes d’énergie basés sur des micro-parcs solaires, particulièrement dans des régions économiquement fragiles et écologiquement menacées. Ces initiatives visent à répondre aux besoins énergétiques locaux tout en protégeant la biodiversité, en réduisant la dépendance aux énergies fossiles et en diminuant les pressions exercées sur les ressources naturelles. Voltaire a souligné que ces projets d’énergie solaire, bien que modestes, pourraient devenir des modèles de “paix avec la nature” et représenter des solutions concrètes pour réduire l’empreinte écologique du pays.

L’autre axe du plan concerne la création d’incitatifs financiers, notamment pour encourager le secteur bancaire à développer des portefeuilles de crédits verts. Cette mesure vise à faciliter l’accès au financement pour les entreprises, en particulier celles dirigées par des jeunes et des femmes, et à promouvoir des projets d’économie verte. Les emplois verts ainsi créés permettraient non seulement de réduire le chômage, mais aussi de réconcilier les populations locales avec leur environnement en favorisant une croissance économique durable et respectueuse des écosystèmes. Voltaire a insisté sur l’importance de ce levier pour Haïti, où les opportunités économiques sont souvent limitées et où de nombreux jeunes se tournent vers des activités risquées, voire destructrices pour l’environnement, faute d’alternatives.

Le président du CPT a également lancé un appel pressant à la communauté internationale, rappelant que les pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique, comme Haïti, ne pourront pas accomplir leurs objectifs sans une coopération renforcée, notamment en matière de transfert de technologies et de renforcement des capacités. Il a exhorté les pays développés à mettre en place les moyens nécessaires pour faciliter l’accès aux financements, en particulier ceux destinés à la biodiversité. Dans ce cadre, Voltaire a plaidé pour une mobilisation rapide des ressources promises pour le Fonds mondial de la biodiversité, dont la capitalisation de 200 milliards de dollars prévue d’ici 2030 pourrait être décisive pour aider Haïti à restaurer sa couverture forestière et à lutter contre la déforestation.

À travers cette initiative, Haïti espère non seulement restaurer ses écosystèmes dégradés, mais aussi renforcer la résilience des communautés rurales en leur offrant des sources de revenus alternatives et durables. La reforestation et les programmes pro-arbre sont conçus pour régénérer le capital naturel du pays tout en réduisant les tensions sociales, en offrant des perspectives d’emplois et en encourageant une gestion plus respectueuse des ressources. Voltaire a conclu en appelant à un soutien accru pour les petits États insulaires en développement, soulignant que ces pays, malgré leur faible contribution aux émissions de gaz à effet de serre, subissent de plein fouet les impacts des dérèglements climatiques et ont besoin d’un soutien international pour préserver leur biodiversité et assurer leur survie dans un monde en mutation.