OUANAMINTHE, lundi 25 septembre 2023– Les jésuites à la frontière de la province de Dajabón, côté dominicain, et de Ouanaminthe, en Haïti, ont appelé les dirigeants des deux pays à respecter le traité de paix de 1929.
Ils ont mis en garde contre les concessions d’une société minière canadienne qui menace le même endroit où d’autres rivières prennent binationales prennent source.
Dans une déclaration commune publiée par les médias, les jésuites ont déclaré, premièrement, que le traité de paix de 1929 établissait une façon de procéder pour régler les différends entre les deux nations souveraines.
« La priorité est donnée au dialogue diplomatique et, au cas où cela ne fonctionnerait pas, les pays s’engagent à recourir à l’arbitrage international », ont déclaré les membres de la Congrégation des Jésuites des deux pays.
Ils ont appelé à ce qu’elle soit « respectée », pour éviter « la voie dangereuse de la confrontation entre les deux peuples ».
Cependant, depuis le 15 septembre dernier, le président dominicain, Luis Abinader a ordonnee la fermeture complète des frontières terrestres, maritimes et aériennes de son pays.
Il a également déployé des troupes militaires à la frontière de Dajabon et tenu un discours jugé menaçant et provocateur par certains analystes haitiens qui critiquent son attitude belligérante.
Abinader a également conduit une campagne de propagande négative à l’encontre d’Haïti, faisant croire à l’opinion publique internationale et de son pays que les haitiens étaient en train de détourner la rivière Massacre avec la construction du canal d’irrigation.
Dans la même déclaration, l’ordre religieux catholique a demandé de ne pas laisser les sentiments nationalistes « détourner l’attention » d’une « menace » plus large qui se cache.
Il s’agit des permis accordés à une société minière canadienne pour exploiter une mine d’or à l’endroit même où naissent la rivière Massacre et d’autres rivières binationales.
« Le modèle extractiviste de l’exploitation minière conduirait à la contamination de l’eau dont nous avons tous besoin pour vivre, en plus d’autres dommages pour la population paysanne », ont-ils averti.
Les jésuites ont invité les autorités à penser aux habitants « qui savent vivre en paix et en harmonie pour le bénéfice mutuel ».
Le Père Roberto Guzmán estime que les Haïtiens ont le droit de construire un canal, d’utiliser l’eau de l’a rivière Massacre qui traverse un territoire binational.
Selon le prêtre, sur la frange nord de la frontière, la République dominicaine compte six barrages alimentés par la rivière Massacre.
De l’avis des jésuites, les plus touchés par la fermeture du poste frontière sont les consommateurs haïtiens, qui sont approvisionnés sur le marché binational de Dajabón, et les commerçants dominicains, qui vendent leurs marchandises, à ce point frontalier.
De l’avis des religieux, les États dominicain et haïtien devraient concentrer leurs efforts sur la récupération du fleuve Massacre. Ils assurent que le canal de cet affluent a considérablement diminué ces dernières années, prétendument en raison des dommages environnementaux causés par les mauvais criminels.
Les religieux ont également appelé à « l’unité » pour faire face aux défis communs.