Port-au-Prince, dimanche 20 février 2022- Les associations syndicales rejettent l’offre du gouvernement en place d’ajuster le salaire minimum journalier à 750 gourdes.
Elles continuent de réclamer un ajustement salarial de 1500 gourdes et des accompagnements sociaux qui permettront aux ouvriers de faire face, tant bien que mal, à l’inflation galopante que connait le pays actuellement.
Dominique Saint-Eloi, coordonnateur général de la centrale nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA), a qualifié de provocation les propositions du conseil supérieur des salaires (CSS) et du gouvernement en place relatives au salaire minimum, arguant que les ouvriers demeurent attachés à leurs revendications initiales de 1500 gourdes par jour.
Interrogé dimanche par RHINEWS, Dominique Saint-Eloi, coordonnateur général de la Centrale nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA), a déclaré qu’en plus de l’ajustement salarial, les ouvriers du textile et d’autres secteurs, réclament une subvention scolaire pour leurs enfants, de la nourriture gratuite dans les cafeterias des usines, une subvention du transport des ouvriers et la mise en place d’une coopérative de logements sociaux, à partir de leur cotisation à l’office nationale d’assurance vieillesse (ONA).
Le syndicaliste a informé que les ouvriers descendront à nouveau dans les rues cette semaine, pendant au moins trois jours, du mercredi 23 au vendredi 25 février en vue de poursuivre la mobilisation jusqu’à satisfaction de leurs revendications.
Plusieurs milliers d’ouvriers ont manifesté plusieurs fois la semaine dernière à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti pour exiger l’ajustement de leur salaire qui, contrairement aux lois haïtiennes, n’a pas été révisé depuis trois ans.
La police a sévèrement réprimé ces manifestations pacifiques à coup de gaz lacrymogène, de matraque, de balles en caoutchouc et à balles réelles.
Dominique Saint-Eloi a indiqué que des consultations sont en cours afin que les ouvriers de la CODEVI et du parc industriel de Caracol (Nord-Est) puissent rejoindre le mouvement de protestation.
Il a mis la police en garde contre tout usage excessif de la force à l’encontre des ouvriers au moment de revendiquer leurs droits, soulignant que les policiers sont confrontés aux mêmes difficultés que les travailleurs de la sous-traitance.
‘‘Ceux qui ont commis des abus contre les ouvriers peuvent être poursuivis en justice pour répondre de leurs actes’’, a averti Dominique Saint-Eloi.