Les ministres de l’environnement et du développement durable de la CARICOM soulignent l’urgence climatique et environnementale pour la région…

Logo de la CARICOM...

GEORGETOWN, (Guyane), mercredi 30 octobre 2024– Face à une crise environnementale mondiale, les États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) se mobilisent autour d’un programme ambitieux couvrant la biodiversité, le changement climatique, la dégradation des terres et la pollution plastique. Malgré des capacités nationales limitées, la CARICOM réaffirme son engagement en faveur d’une action concertée pour protéger les générations actuelles et futures.

Les États membres de la CARICOM sont fortement engagés dans la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité (GBF), tout en assurant le suivi et le rapport de ses progrès. À cette fin, ils s’attachent à actualiser et à aligner leurs Stratégies et Plans d’Action Nationaux pour la Biodiversité (NBSAPs) avec le GBF, en mettant l’accent sur l’élaboration de stratégies de financement afin de calculer précisément le coût des actions à mener. Toutefois, la lenteur des processus de mise à jour et d’alignement des NBSAPs, due à des défis d’approvisionnement échappant au contrôle des États membres, inquiète la Communauté.

Pour remédier à ces défis, la CARICOM propose que des institutions régionales, bien informées des capacités des États membres, assurent un soutien ciblé aux organisations nationales des points focaux du CBD et du GEF. En ce sens, elle demande à la Banque de développement des Caraïbes de rechercher une accréditation auprès du Fonds pour l’environnement mondial (GEF), ce qui faciliterait la mise en œuvre des projets et programmes liés aux NBSAPs.

Pour une mise en œuvre efficace des objectifs mondiaux en matière de biodiversité, la CARICOM appelle également à des synergies accrues avec d’autres accords environnementaux multilatéraux, notamment la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), ainsi que les conventions de Bâle, Rotterdam, Stockholm et Minamata. La coordination entre ces accords devient urgente, compte tenu des ressources humaines et financières limitées.

La CARICOM reconnaît qu’il est crucial de renforcer les capacités régionales en biodiversité, ce qui passe par des formations spécialisées, le développement d’infrastructures de recherche et le soutien aux institutions régionales dédiées. Elle salue ainsi la nomination du Secrétariat de la CARICOM comme Centre de coopération technique et scientifique (TSC) sous la Convention sur la diversité biologique, visant à soutenir la mise en œuvre du GBF. La CARICOM appelle ses partenaires régionaux et internationaux à appuyer cette initiative pour donner un élan décisif à la gestion de la biodiversité dans les Caraïbes.

La Communauté reste particulièrement préoccupée par les questions des espèces exotiques envahissantes, des écosystèmes marins et côtiers, de l’objectif 30 x 30, de l’information numérique en lien avec le partage des avantages et de la restauration des écosystèmes dégradés. En plus d’une sensibilisation accrue, le renforcement des systèmes de données et d’information s’avère nécessaire pour relever ces défis. Les spécificités régionales, comme la restauration des écosystèmes insulaires critiques – notamment les forêts tropicales et les mangroves – sont essentielles pour la résilience face aux catastrophes naturelles et pour une gestion durable des ressources dans des industries extractives telles que l’exploitation minière et forestière.

Le changement climatique demeure une menace existentielle pour les Caraïbes, une région exposée à des événements climatiques extrêmes et aux impacts lents, tous deux dévastateurs pour les populations, les économies et l’environnement. La CARICOM alerte que, sans action rapide, le monde pourrait dépasser le seuil critique de 1,5 degré Celsius dès cette décennie, avec des conséquences désastreuses pour les économies insulaires basées sur l’agriculture, la pêche et le tourisme. Les effets de l’acidification des océans sur la biodiversité marine en sont un exemple frappant, renforcé par les dégâts causés par des événements climatiques majeurs comme le passage de l’ouragan Beryl.

Suite aux résultats du premier Bilan mondial des objectifs de l’Accord de Paris, la CARICOM soutient le Consensus des Émirats arabes unis adopté lors de la COP 28, qui vise à maintenir l’objectif de 1,5 degré Celsius à travers un ensemble de mesures comprenant un plan de transition énergétique, un cadre mondial de résilience, et un fonds opérationnel pour les pertes et préjudices. La CARICOM attend de la prochaine Conférence de Bakou sur le climat (COP 29) qu’elle poursuive cet élan, notamment par des engagements financiers pour la transition énergétique et la protection des intérêts des petits États insulaires en développement (PEID) et des pays les moins avancés (PMA).

Les efforts pour la conservation, la protection et la restauration des forêts et des écosystèmes terrestres et marins sont essentiels pour atteindre l’objectif climatique de 1,5 degré Celsius. La CARICOM plaide pour l’intensification des actions visant (i) à stopper et inverser la déforestation et la dégradation des forêts d’ici 2030, (ii) à utiliser les écosystèmes terrestres et marins comme puits de gaz à effet de serre, et (iii) à protéger la biodiversité. La Communauté souligne l’importance des marchés du carbone et d’autres mécanismes de financement pour concrétiser ces objectifs.

Insistant sur l’urgence de l’application du Consensus des Émirats arabes unis, la CARICOM appelle à une transition accélérée vers les énergies renouvelables pour contenir le réchauffement mondial sous la barre des 1,5 degré Celsius. Elle enjoint les signataires de l’Accord de Paris, notamment les pays du G20 responsables de 80 % des émissions mondiales, à redoubler d’efforts et à soumettre des contributions déterminées au niveau national alignées sur cet objectif, d’ici février 2025.

Un avenir commun pour la planète et les générations futures

La CARICOM conclut en affirmant sa détermination à collaborer avec l’ensemble des parties prenantes, y compris la société civile et les partenaires internationaux, pour bâtir un avenir durable pour la planète et les générations futures dans la région des Caraïbes.