NEW-YORK, mercredi 9 octobre 2024– Donald Trump a fait fi de la logique mardi. Lors d’une interview avec Newsmax, l’ancien président a affirmé que les migrants haïtiens à Springfield, Ohio – qui ont obtenu le statut de protection temporaire (TPS) et sont légalement aux États-Unis – sont « des immigrants illégaux à mes yeux ».
Ses déclarations surviennent dans un contexte de mensonges infondés et dangereux relayés par Trump et son colistier, le sénateur J.D. Vance (R-Ohio). Ils ont prétendu que la communauté immigrée haïtienne croissante de la ville volait et mangeait des animaux domestiques, des accusations qui ont été démenties.
Ces fausses allégations sont devenues le centre de leur campagne lors des dernières semaines de l’élection présidentielle de 2024, provoquant des menaces de bombes et la fermeture d’écoles et de bâtiments gouvernementaux(
Truthout
Trump a déclaré : « Regardez Springfield, où 30 000 immigrants illégaux ont été déposés […] mais ils sont des immigrants illégaux à mes yeux. Ils détruisent la ville, ils détruisent tout – ils finiront par détruire l’État. » Il a également promis de révoquer le statut de protection temporaire pour les migrants haïtiens s’il est réélu et de les expulser du pays.
La campagne de Trump et Vance a été largement condamnée, non seulement par les responsables locaux, mais aussi par les citoyens de Springfield. Le gouverneur de l’Ohio, Mike DeWine, a qualifié ces allégations de « pure absurdité », soulignant que les Haïtiens de Springfield sont légalement présents et qu’ils ont apporté une contribution positive à la communauté.
DeWine a également rappelé que le statut de protection temporaire est un programme essentiel qui protège les individus fuyant des situations dangereuses dans leur pays(
).En réponse à ces mensonges, la ville de Springfield a été confrontée à une série d’actes de violence raciste. Les migrants haïtiens ont été victimes de harcèlement, leurs propriétés vandalisées, notamment des voitures dont les vitres ont été brisées et couvertes d’acide
Les résidents haïtiens vivent dans la peur, alors que la ville est régulièrement la cible de menaces de bombes depuis la diffusion de ces fausses accusations.
Les critiques de cette campagne ont souligné le caractère raciste et xénophobe de cette rhétorique, qui vise à attiser la peur et à stigmatiser une communauté immigrée vulnérable pour des gains électoraux. Selon plusieurs observateurs, ces actions s’inscrivent dans une tendance plus large d’exploitation de discours de haine et de désinformation pour mobiliser un électorat autour de questions identitaires et sécuritaires(
La campagne de désinformation orchestrée par Trump et Vance contre les migrants haïtiens de Springfield a non seulement divisé la communauté, mais elle a aussi conduit à des actes de violence et des menaces contre les résidents. Les dirigeants locaux, dont le gouverneur DeWine, ont fermement dénoncé ces accusations, appelant à la vérité et à la protection des droits des migrants légalement présents dans le pays.