PORT-AU-PRINCE, mardi 6 septembre 2022– S’exprimant mardi au nom du protocole pour une entente nationale (PEN), Antoine Rodon Bien-Aimé, s’est félicité de la participation populaire aux récentes manifestations anti-gouvernementales déroulées dans plusieurs régions du pays.
Cependant, Bien-Aimé a fait savoir que les manifestations de rue devront se poursuivre jusqu’au départ du premier ministre de fait Ariel Henry et de son gouvernement pour mettre fin, a-t-il déclaré, à la dégradation du climat sécuritaire dans le pays, à l’aggravation de l’insécurité alimentaire, au renforcement du phénomène de la gangstérisassion et du kidnapping, entre autres.
Selon l’ancien député, l’ensemble de la population doit manifester massivement, de manière pacifique, dans toutes les villes du pays, afin d’envoyer un signal clair à la communauté internationale qui, a-t-il, déclaré continue de supporter contre la volonté des haïtiens, un régime illégitime honni dont le bilan est une catastrophe.
Pour sa part, Marie Denise Claude a appelé tous ceux qui sont fatigués des conséquences néfastes de la gestion désastreuse de la coalition au pouvoir à descendre massivement dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol.
Selon elle, c’est la meilleure façon pour les haïtiens de faire entendre sa voix et de mettre fin a leur calvaire ainsi qu’à un régime illégitime qui a fait preuve de son incapacité à résoudre les problèmes les plus urgents du peuple.
Quant à l’ancien député Serge Jean-Louis, il a encouragé toutes les forces politiques et sociales progressistes du pays à participer à cette mobilisation qui fait partie, selon lui, d’un soulèvement général devant aboutir à une révolte populaire pour renverser le régime en place.
« Chaque secteur, chaque citoyen doit assumer ses responsabilités afin de renverser la situation actuelle caractérisée par l’insécurité, la misère généralisée, les raretés artificielles du carburant sur le marché, l’incompétence des tenants du pouvoir et le désespoir », a déclaré Jean-Louis lors d’une conférence de presse.
Il a souhaité que la communauté internationale prenne note du mécontentement populaire exprimé ces derniers temps à travers les manifestations anti-gouvernementales et l’échec de la formule d’un exécutif monocéphale imposé au pays.
L’ancien sénateur Youri Latortue a dénoncé ce qu’il appelle la volonté d’Ariel Henry de ne répondre à aucune des revendications légitimes des haïtiens.
Selon le dirigeant de Ayiti An Aksyon (AAA), Henry a fait preuve de son incapacité à trouver un consensus avec les différents secteurs pour résoudre la crise.
Il a fait des promesses non tenues pour organiser des élections dans la première moitié de l’année 2022, sans parvenir à mettre en place un conseil électoral provisoire (CEP), faute de consensus, a soutenu Latortue.
Youri Latortue a dit constater que l’insécurité multiforme que connait le pays, la cherté de la vie, la corruption, la gangstérisassion, l’inflation et la chute de la production nationale entre autres sont devenues exceptionnellement graves.
« Jamais le pays n’a connu une telle descente aux enfers où un galon de gazoline se vend dans certaines villes jusqu’à trois mille gourdes, la production de riz quoique déjà en baisse dans l’Artibonite, est passé de 90,000 tonnes à environ la moitié par an », a déclaré Latortue.
Il a déploré que même dans le département d’où il est originaire, Ariel Henry demeure insensible et indiffèrent face à l’invasion des gangsters dans l’Artibonite.
« Etant donné qu’il ne gère rien et qu’il s’est révélé incapable de résoudre les problèmes les plus simples de la population depuis plus d’un an, Ariel Henry et son gouvernement doivent partir », a déclaré Latortue, appelant la population a maintenir la mobilisation jusqu’à la satisfaction de ses revendications.
De nouvelles manifestations ont eu lieu mardi dans plus villes du pays, notamment à Hinche, à Port-au-Prince, à Saint-Marc et à Petit-Goâve.
D’autres mouvements de protestation sont prévus pour le reste de la semaine en Haïti.