PORT-AU-PRINCE, lundi 3 octobre 2022– Alors que le pays sombre dans l’instabilité politique, la crise socio-économique et humanitaire, et que le gouvernement en place n’est pas parvenu lundi à assurer la rentrée judiciaire et à réouverture des classes, la contestation sociale se poursuit dans plusieurs villes d’Haïti.
Sur fond de crise de carburant provoquer par le blocage des terminaux pétroliers provoqués par des gangs armés (G-9), pénurie d’eau, inflation, insécurité et kidnapping, les haïtiens ont manifesté par milliers au Cap-Haïtien, à Trou-du-Nord, aux Gonaïves, à Saint-Marc, Port-au-Prince entre autres pour dénoncer leurs mauvaises conditions de vie et réclamer la démission du premier ministre de fait Ariel Henry et de son gouvernement.
Au Cap-Haïtien et à Port-au-Prince, comme pour railler le gouvernement qui a souhaité réaliser la rentrée scolaire ce lundi, les manifestants étaient vêtus d’uniforme d’école et scandaient des propos hostiles au pouvoir en place dont ils ont dénoncé l’incapacité à garantir la sécurité de la population en générale et les écoliers en particulier.
Dans la deuxième ville du pays, des manifestants ont pillé une succursale du magasin Valerio Canez, située au centre-ville de Cap-Haïtien. La police est intervenue pour éviter le pire et rétablir la situation.
Partout les revendications sont les mêmes. Les protestataires ont dénoncé l’ingérence étrangère dans les affaires internes d’Haïti, notamment les Etats-Unis qu’ils accusent de supporter aveuglement le régime en place en dépit, ont-ils déclare, de son incompétence et ses liens avec les gangs armés qui rendent la vie impossible en Haïti.
Ils se sont dit mobilisés jusqu’à la démission d’Ariel Henry à la tête de la primature.
Les activités ont été paralysées ce lundi encore dans ces villes où se sont tenues des manifestations anti-gouvernementales.
Depuis le 22 août denier, les haitiens manifestent quasi quotidiennement dans plusieurs villes du pays contre le pouvoir en place, la vie chère, l’insécurité, le kidnapping, la gangstérisaion du pays entre autres.
Cependant, déjà objet d’une forte contestation, le gouvernement Henry a mis le feu aux poudres lorsqu’il a décidé le 11 septembre dernier d’augmenter les prix du carburant à plus de 100% sur le marché local.
Malgré une situation explosive, des villes totalement barricadées, le blocage des terminaux pétroliers empêchant la distribution du carburant dans les stations-services, la pénurie d’eau, l’insécurité généralisée, le ministre haïtien de fait des affaires étrangères, lisant un discours du premier ministre devant le conseil de sécurité de l’ONU la semaine dernière a déclaré, ‘‘la situation est globalement sous contrôle.’’