Les magistrats haïtiens toujours en grève depuis bientôt deux mois pour protester contre les atteintes de l’exécutif à l’indépendance de la magistrature

Batiment logeant la Cour de Cassation, Haiti...

Port-au-Prince, le 9 avril 2021- En grève depuis bientôt deux (2) pour protester contre les atteintes a l’indépendance de la magistrature, les associations de magistrats déclarent ‘’prendre acte de ce que les autorités du pouvoir exécutif demeurent insensibles et totalement irresponsables en refusant de trouver solution à la crise qu’elles ont provoquée au cours de la semaine du 7 février 2021 générant comme corollaire une hausse exponentielle de surpopulation carcérale.’’

L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), l’Association Professionnelle des Magistrats (APM), le Réseau National des Magistrats Haïtiens (RENAMAH) et l’Association des Juges de Paix Haïtiens (AJUPHA) rappellent que leurs revendications étant justes, fondées sur la loi et la constitution demeurent les mêmes.

Elles exigent, en effet, le retrait des arrêtés dont l’un mettant à la retraite trois magistrats de la Cour de Cassation et l’autre, nommant irrégulièrement trois nouveaux magistrats à cette même Cour.

Les associations de magistrats réclament également la réintégration du greffier Christophe Lespérance mis en disponibilité sans solde en violation de la loi.

L’ANAMAH, l’APM, le RENAMAH et l’AJUPHA, qui se disent sensibles à la situation des détenus, affirment avoir adressé, en vain, plusieurs correspondances tant à la Cour de Cassation, principale concernée, qu’au Protecteur du Citoyen, en vue de trouver une sortie de crise avec science.

Elles soulignent que, le protecteur du citoyen, ‘’dans une lettre adressée aux Associations de Magistrats avait donné garantie que le greffier Christophe Lespérance allait recevoir sa lettre de réintégration avant les fêtes des Pâques, toujours est-il, il n’en est rien.’’

Les associations de magistrats estiment que,’’ Me Renan Hédouville, Protecteur Citoyen, mérite de vives félicitations pour s’être revêtu de sa stature d’homme d’Etat en tentant des pourparlers en vue de juguler la crise, bien que n’ayant pas accouché les résultats escomptés.’’

Déplorant que la Cour de Cassation n’ait toujours pas répondu aux deux correspondances à elle adressées par les principaux responsables des Associations de Magistrats, les différentes associations de magistrats informent que la grève est maintenue jusqu’à nouvel ordre.

Tout en se déclarant ouverts au dialogue pour une sortie de crise rapide au profit des justiciables, des avocats en particulier, de la population en général, les magistrats exhortent, particulièrement tous les Juges Paix des dix-huit (18) juridictions du pays au respect scrupuleux de la grève.