Les locaux de la Cour de Cassation et de l’école de la magistrature verrouillés et gardés policièrement

L'entree principale de l'Ecole de la Magistrature

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 8 février 2021 –(RHInews)- Il s’agit d’une décision de l’Exécutif haïtien, en représailles à la nomination par l’opposition haïtienne et la Société civile du juge Joseph Mécène Jean-Louis pour conduire la transition politique, après l’expiration du mandat constitutionnel du président Jovenel Moïse, le 7 février 2021.

Ce lundi 8 février 2021, deux détachements de la police nationale dont l’un conduit par le directeur départemental d’Ouest de la police, Paul Ménard montaient la garde devant et aux alentours du building logeant la Cour de Cassation, la plus haute instance judiciaire du pays, a constaté sur place un reporter de RHInews

Des employés ont été contraints de rebrousser chemin par des policiers en faction devant les deux barrières donnant accès à cette institution.

Intervenant ce lundi matin sur Radio Caraïbes, le ministre haïtien ‘’de facto’’ de la justice, Rockefeller Vincent a demandé aux autorités de procéder à l’arrestation, pour “usurpation de titre,” de Me. Joseph Mécène Jean-Louis, le juge le plus ancien de la Cour de Cassation.

Un autre juge de la Cour de Cassation, Me. Yvickel Dabrésil, a été arrêté chez lui tôt le dimanche 7 février, à Petit-Bois (Tabarre) par plusieurs détachements de la police nationale, en présence de deux commissaires du gouvernement de Port-au-Prince et de la Croix-des-Bouquets.

Rapportant hier dimanche les propos de la victime par Pierre Espérance du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Me Yvickel Dabrésil a été malmené, battu et humilié lors de son arrestation par des policiers qui lui ont passé les menottes, ainsi que dix-sept (17) autres personnes dont l’Inspectrice Générale de la police Marie-Louise Gauthier et sa sœur Dr. Marie-Antoinette Gauthier.

Les personnes arrêtées incluant Me. Yvickel Dabrésil sont accusées par le pouvoir en place de “complot contre la sûreté de l’Etat”. En d’autres termes, elles fomentaient un putsch pour renverser du pouvoir Jovenel Moïse qui était déjà arrivé la fin de son mandat constitutionnel, le 7 février 20, selon le Premier Ministre Joseph Jouthe qui accompagnait le chef de l’Etat, hier dimanche, pour participer aux festivités du carnaval de la ville de Jacmel.

Le juge Dabrésil et les autres prévenus sont toujours en garde à vue dans les locaux de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), après qu’ils eurent été interrogés par des policiers-enquêteurs.

Selon des observateurs, Jovenel Moïse cherchait une occasion en or pour régler son compte avec des juges de la Cour de Cassation qui ont “refusé d’accepter” la prestation de serment obligatoire des neuf (9) membres du Conseil Electoral Provisoire (CEP), “irrégulièrement nommés” par le chef de l’Etat.

Le Palais national, siège du pouvoir politique, avait en horreur certains juges de la Cour de Cassation pressentis pour remplacer, Jovenel Moise après le 7 février 2021 en l’absence d’un nouveau président constitutionnellement élu, toujours selon ces mêmes observateurs.