PORT-AU-PRINCE, samedi 7 decembre 2024– Depuis leur déploiement en Haïti, les policiers kenyans engagés dans une force multinationale dirigée par le Kenya “luttent quotidiennement contre une violence de gangs omniprésente dans la capitale, Port-au-Prince.”
Cette mission, appuyée par les Nations Unies, a pour objectif de contenir les terroristes qui contrôlent désormais environ 85 % de la ville. Cette prise de pouvoir par les bandes criminelles a entraîné la suspension des opérations d’organisations humanitaires comme Médecins Sans Frontières, compromettant gravement l’accès à l’aide pour les populations vulnérables.
Jeudi, les forces de police kényanes et haïtiennes ont affronté des gangs lourdement armés près de l’ancien siège de la Police nationale haïtienne, un site déserté depuis longtemps en raison de l’emprise des criminels. Le commandant Godfrey Otunge, chef de cette mission internationale, a lancé un avertissement sévère : « Les jours des gangs sont comptés. Rendez-vous… ou nous viendrons vous chercher. »
La violence des terroristes continue de provoquer un bilan humain effroyable. Rien qu’au premier trimestre de 2024, environ 2 500 personnes ont été tuées ou blessées, marquant ainsi la période la plus meurtrière depuis le début des relevés des Nations Unies en janvier 2022.
Au-delà des pertes humaines, les conséquences sociales et humanitaires sont dévastatrices. Près de 700 000 personnes ont été déplacées ces dernières années, les bandes armées incendiant et pillant des communautés entières pour étendre leurs territoires.
Malgré le soutien international, des inquiétudes persistent quant à la capacité de la police haïtienne et de ses renforts à sécuriser les bastions des terroristes ou à capturer leurs principaux leaders. Cette réalité soulève des questions sur l’efficacité et la durabilité de l’intervention actuelle dans un contexte où la population demeure prise au piège d’une violence sans relâche.