PORT-AUPRINCE, vendredi 26 janvier 2024-La décision rendue ce vendredi 26 janvier 2024 par la justice keyane, invalidant le déploiement d’un millier de policiers en Haïti dans le cadre d’une mission soutenue par l’ONU, suscite des inquiétudes quant à la persistance des défis sécuritaires et humanitaires dans le pays. Les Haïtiens, qu’ils soient politiquement affiliés ou neutres, sont généralement sceptiques quant à la présence de soldats étrangers sur leur territoire pour rétablir l’ordre, mais reconnaissent le rôle dissuasif potentiel que des forces étrangères peuvent jouer face à la situation actuelle.
La nouvelle mission n’aurait pas nécessairement réussi à déloger les gangs de leurs repères dans les quartiers où ils règnent en maîtres, mais aurait pu occuper stratégiquement les grands axes de la capitale ainsi que ceux du grand sud, du grand nord et de l’Artibonite pour revitaliser les échanges entre les régions et stimuler la vie économique. Ces axes sont actuellement bloqués par des gangs qui ont instauré des postes de péage, entravant la circulation des biens et des personnes.
La décision de la justice soulève des questions cruciales concernant la compréhension de la communauté internationale face à la crise humanitaire en Haïti. Des milliers de citoyens ont fui leurs quartiers, des entreprises ont fait faillite, des écoles et des universités ont fermé leurs portes, et de nombreux professionnels sombrent dans la misère. Avec l’emprise des gangs sur les routes nationales, le transport entre Port-au-Prince et les villes de province est devenu une tâche ardue, obligeant certains citoyens à payer le service d’engins blindés la police nationale pour assurer leur déplacement.
La situation, surtout dans les villes de province, est devenue précaire en raison de la rareté de certains produits de base. Des camions chargés de produits agricoles sont bloqués à Gressier, incapables de passer par Mariani, actuellement occupée par des gangs armés semant la terreur. Cette situation a engendré une augmentation de la demande de transport par bateau et par avion, avec des coûts prohibitifs pour les citoyens.
Une question persiste dans l’esprit des Haïtiens : la communauté internationale prend-elle véritablement la mesure de la crise humanitaire en cours ? Certains se demandent si la volonté de la communauté internationale est réellement axée sur la tenue d’élections en Haïti, permettant de mettre fin à cette période de transition dirigée par le Premier ministre actuel, Ariel Henry, et de restaurer au moins la stabilité politique et économique dans le pays. L’avenir politique d’Haïti semble plus que jamais incertain, portant un lourd fardeau sur les épaules d’une population déjà éprouvée.
Parallèlement, des milliers d’Haïtiens dans la diaspora en Europe et aux États-Unis endurent depuis des années l’espoir de revenir vivre dans leur pays. Ils appellent à la mobilisation des Haïtiens du terroir et de l’extérieur pour un changement du statu quo, plaidant en faveur de la paix pour le bonheur de tous les citoyens.