PORT-AU-PRINCE, vendredi 29 novembre 2024– MOJES lance un cri d’alarme face à une situation dramatique qui menace l’ensemble de la population haïtienne et interpelle les autorités publiques.
“Alors que le système de santé haïtien était déjà extrêmement fragile, couvrant seulement 47% de la population, l’insécurité galopante aggrave une situation déjà critique.”
MOJES rappelle que la fermeture des hôpitaux, particulièrement dans la région métropolitaine, est inadmissible. Selon l’organisation, “ce n’est pas tolérable que les autorités de l’État restent inactives tandis que les hôpitaux cessent de fonctionner.” Garantir la sécurité et assurer l’accès aux soins de santé pour la population relève de la responsabilité fondamentale de l’État, qui ne saurait se dérober à ce devoir. Ce double objectif est indissociable : il n’est pas possible d’assurer un accès aux soins sans sécuriser les infrastructures sanitaires, et inversement.
Alors que l’État parvient souvent à trouver des solutions pour d’autres crises, comme celle de la distribution de carburant au terminal de Varreux, il semble paradoxal qu’aucune mesure concrète ne soit prise pour rétablir le fonctionnement des hôpitaux. MOJES interpelle directement les autorités politiques, soulignant que la réouverture des hôpitaux dépend avant tout de décisions politiques et non uniquement des forces de sécurité. “Trouver une solution pour que la population puisse continuer à accéder aux soins de santé est une obligation éthique à laquelle les responsables de l’État doivent répondre immédiatement.”
Face à une telle situation, il est nécessaire de rappeler que même en temps de guerre, le droit humanitaire impose des obligations. L’accès aux soins de santé reste une priorité universelle qui transcende les conflits. “Le gouvernement a la responsabilité de protéger tous les citoyens sur le territoire national, y compris ceux vivant dans des zones contrôlées par des groupes armés. Ils sont des Haïtiens eux aussi,” insiste MOJES.
Alors que l’insécurité continue de paralyser le pays, l’organisation appelle à des mesures urgentes pour garantir la sécurité des professionnels de santé, des patients et des infrastructures hospitalières. Il est urgent que les autorités mettent en place des solutions adaptées à cette crise, faute de quoi l’effondrement du système de santé pourrait avoir des conséquences irréparables pour la population.
Suze Jean et Ronald Jean, porte-parole de MOJES, concluent en affirmant que “l’État doit reconnaître l’urgence de cette situation et agir immédiatement pour éviter une catastrophe sanitaire majeure.”