CAP-HAITIEN, lundi 22 août 2022– Des milliers d’haïtiens sont descendus lundi dans les rues dans plusieurs villes d’Haïti pour exprimer leur ras-le-bol contre le gouvernement en place.
Au Cap-Haïtien, à Port-au-Prince, AUX Cayes, à Jacmel et à Petit-Goâve, les manifestants ont dénoncé l’inaction du gouvernement face aux gangs armés qui assiègent la capitale haïtienne depuis plusieurs mois, massacrant, violant et pillant impunément.
Ils ont accusé le pouvoir en place de complicité avec les bandes armées qui pourrissent la vie de la population pendant que le pays fait face à une inflation galopante atteignant 29%, la chute de la gourde, la cherté de la vie, la rareté du carburant sur le marché local, les pannes permanentes d’électricité entre autres.
Se disant exaspérés par le bilan ‘‘désastreux’’ de la coalition au pouvoir, certains protestataires ont appelé au départ sans condition du gouvernement en vue, ont-ils déclaré d’entamer une vraie transition susceptible de créer les conditions minimales pour organiser les prochaines élections pour doter le pays d’autorités légitimes choisies par les haïtiens.
Au-Cap-Haïtien, des manifestants ont arboré des drapeaux russes et scandé des propos favorables à Moscou. Ils ont appelé à un virage diplomatique vers l’Est pour explorer d’autres opportunités, soulignant la nécessite pour Haïti de diversifier ses relations diplomatiques.
Le dirigeant de ‘‘Pitit Dessalines’’, Jean-Charles Moïse a fustigé le comportement du secteur privé des affaires, notamment les banques commerciales qu’il rend responsables de la dépréciation de la gourde.
Dans un échange avec une foule de manifestants chauffés à blanc, Moïse a nommément cité les différentes banques commerciales que ses partisans ont juré d’incendier en criant : ‘‘Boule yo’’ (brulez les en français).
Au moins une personne a été tuée lundi par balle lors de la manifestation anti-gouvernementale au niveau de Delmas 38 vraisemblablement par des inconnus.
Cette série de manifestations déroulées simultanément dans plusieurs régions du pays a coïncidé avec la commémoration du 231e anniversaire du soulèvement général des esclaves, qui a avait eu lieu dans la nuit du 22 au 23 août 1791.
Ce soulèvement a conduit à la proclamation de l’indépendance nationale le 1e janvier 1804 aux Gonaïves.