“Les haïtiens devraient faire ce qu’a fait le peuple de Sri-Lanka, pour sortir Haïti du bourbier”, pense Himmler Rébu…

Himmler Rébu, Dirigeant du GREH

PORT-AU-PRINCE, dimanche 17 juillet 2022– Exaspéré par la persistance de la situation de terreur renforcée entretenue par les gangs qui massacrent la population dans plusieurs régions du pays depuis plus d’un an, Himmler Rébu, dirigeant du Grand Rassemblement pour l’évolution d’Haïti (GREH), a déclaré : « Il n’existe sur terre aucun État normal…non complice qui réagirait avec une telle mollesse face à une telle agression contre sa population ».

Interrogé par RHINEWS la facilité et l’impunité dont jouissent les gangs armés qui assiègent Port-au-Prince, l’ancien officier de l’Armé a indiqué que, « dès le départ je savais qu’à un siège aussi bien organisé ne pouvait suivre que l’étranglement qu’on s’en est suivi ».

Selon Rébu, ‘‘le harcèlement imposé à la population peut n’avoir pas été dans le plan des vrais concepteurs du siège de la Capitale ; peut-être à un projet politique mal soutenu par le financement à partir des fonds du trésor public les “utilisés” ont mis en place leur propre système de financement. Il est de plus en plus évident que les “bandits” sont devenus autonomes’’, a souligné l’homme politique.

Concernant l’incapacité de l’institution policière à faire face aux gangs armés, il a souligné que ‘‘depuis le dernier changement opéré à la direction de la PNH, avec l’arrivée du DG Frantz Elbé, l’institution fait son travail.’’

« Elle fait ce qu’elle sait faire : la police. Il est difficile de lui demander de résoudre des problèmes de “territorialité”. Bien entendu je ne crois pas que la PNH dispose du matériel, de l’équipement, de l’armement et de la préparation pour faire face à la nature du problème tel qu’il se pose. Et même en ayant tout ceci elle réaliserait des opérations à succès mais ne pourrait pas éradiquer le phénomène car il y a trop de faiblesses sous-jacentes quant à l’organisation et au fonctionnement des municipalités…ce qui n’est pas de la compétence de l’institution policière », a déclaré Rébu.

Compte tenu de la gravite de la situation sur le terrain, il a été demande à l’ancien colonel s’il faudrait-il faire appel à l’Armée pour venir à bout des bandits, il a répondu que, « Tout dépend de la compréhension des autorités du phénomène. Également de leur capacité, aussi de leur volonté ».

Interrogé sur la part de responsabilité des acteurs internationaux dans ce qui se passe dans le pays et de leur bilan désastreux, il a déclaré ne pas voir pourquoi on croit que la communauté internationale a un bilan désastreux en Haïti.

« Ils ont dit sous toutes les formes qu’ils ne sont pas là pour résoudre les problèmes des haïtiens mais pour défendre les intérêts de leurs pays. Je crois que la situation présente ne les dérange pas…au contraire », a déclaré Rébu qui pense que les haïtiens devraient faire ce qu’a fait le peuple de Sri-Lanka pour sortir Haïti du bourbier actuel.

Lors de son intervention vendredi dernier au Conseil de Sécurité de l’ONU, Helen La Lamie, cheffe du bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH), a indiqué que ‘‘l’emprise avec laquelle les gangs contrôlent des pans entiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince s’est de plus en plus resserrée à mesure que leurs zones d’influence s’étendent inexorablement.’’

Selon elle, ‘‘les enlèvements et les homicides intentionnels ont augmenté respectivement de 36 et 17 % par rapport aux cinq derniers mois de 2021. Rien qu’en mai, la Police nationale d’Haïti a signalé 201 homicides intentionnels et 198 enlèvements, une moyenne pour chacun de près de 7 cas par jour’’, a soutenu La Lime.

Elle a donc appelé les États membres à fournir un plus grand soutien et à contribuer au fonds commun nouvellement créé, géré par le PNUD, destiné à soutenir la PNH et à l’aider à relever les défis auxquels elle est confrontée.

Une guerre opposant la fédération des gangs ‘‘G-9an Fanmi e Alye de Jimmy Cherizier alias Barbecue  au G-pep’’ de Jean-Pierre Gabriel alias Ti Gabriel, a fait au moins 89 morts, 74 blessées, 16 disparus et 127 maisons détruites et ou incendiées, selon un rapport partiel du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).