Miami, lundi 10 janvier 2022- Ingénieur de formation, taxe spécialiste, assureur, activiste communautaire et leader de la ‘‘New Vision Taxi Association,’’ Raymond François désapprouve la politique migratoire de l’administration Biden/Harris qu’il juge ‘‘raciste’’ envers les migrants Haïtiens non-documentés.
Il estime que les Haïtiano-américains devraient se préparer à boycotter massivement les élections de mi-mandat aux Etats-Unis pour faire pression sur Joe Biden qui avait fait des promesses a la communauté haïtienne du sud de la Floride, afin de mettre fin à sa politique migratoire qui, selon lui, s’est révélée ‘‘pire’’ que celle de l’administration Trump.
A part le rétablissement du programme de TPS suspendu par son prédécesseur, Joe Biden n’a rien fait jusqu’ici pour alléger les souffrances des migrants haïtiens qui sont attentes de régularisation de leur situation de plusieurs années.
François dit noter que, contrairement aux migrants Haitiens, l’administration en place accorde un traitement bien meilleur aux Afghans qu’elle accueille avec dignité, ce qui, dit-il, met en évidence la politique raciste et de deux poids et deux mesures appliquée par les Etats-Unis en matière d’immigration.
Il reproche notamment à l’administration en place d’avoir déporté massivement les réfugiés haïtiens aussi bien que la précédente équipe. ‘‘C’est une politique raciste qui s’applique contre nos frères et sœurs qui fuient l’insécurité criminelle, l’instabilité politique et la misère provoquées par la politique étrangère américaine en Haïti consistant à imposer au pays des dirigeants apatrides pour défendre leurs intérêts contre ceux d’Haïti, souligne M. François, lors d’une interview à RHINEWS.
Raymond François invite ses compatriotes à faire preuve d’intelligence et de clairvoyance politique en utilisant, dit-il, leurs bulletins de vote comme outils pour faire avancer leur agenda au niveau communautaire et en Haïti, comme le font les autres groupes ethniques.
Il encourage les Haïtiano-américains (démocrates et républicains), au-delà de leur appartenance politique, à se faire enregistrer comme indépendants afin d’envoyer des signaux clairs à l’administration Biden/Harris, quant à leur volonté de ne plus faire de cadeau à aucun parti politique au détriment des intérêts de la communauté et d’Haïti.
‘‘Nous ne pouvons pas être plus démocrates ou plus républicains qu’Haïtiens. Tous les actes que nous posons doivent servir les intérêts de notre communauté, des Etats-Unis et d’Haïti. Ce n’est pas incompatible et c’est extraordinaire pour nous de jouir de notre double citoyenneté,’’ soutient Raymond François.
‘‘Notre vote doit être « un deal », une sorte de « give and take » et non un chèque en blanc aux démocrates ou aux républicains. Les intérêts de notre communauté et de notre patrie d’origine doivent être des enjeux majeurs pour nous lors des prochaines élections, insiste-t-il.
Selon François, les Américains originaires d’Haïti devraient donner jusqu’au mois de novembre prochain à l’administration Biden/Harris pour régulariser la situation des migrants Haitiens non-documentés aussi bien que les bénéficiaires du statut de protection temporaire (TPS).
Il dit déplorer qu’aucun plan gouvernemental visant la régularisation des bénéficiaires du TPS n’ait jamais été mis en place alors que ceux-ci doivent renouveler chaque année le TPS au prix fort.
‘‘Cela devient un vrai business qui permet à l’Etat américain d’amasser des sommes colossales au détriment de ces compatriotes qui, en raison de leur statut, sont souvent au chômage ou contraints d’accepter des emplois sous-payés,’’ affirme M. François.
Il met également l’accent sur la situation de personnes pour lesquelles leurs parents avaient appliqué pour la carte de résidence dont les dossiers ont été approuvés depuis en 2018 qui seraient toujours en attente du visa leur permettant de voyager aux Etats-Unis.
Raymond François qualifie la politique de l’immigration américaine vis-à-vis des Haïtiens de ‘‘raciste et d’absurde.’’
Les Etats-Unis ont expulsé au moins quinze mille réfugiés Haitiens au cours du dernier trimestre de l’année 2021, notamment après la crise des migrants éclatée à Del Rio, Texas à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.