Port-au-Prince, 1e avril 2021- A l’initiative de la SOFA (Solidarite Fanm Ayisyen) et d’autres organisations féministes, les femmes marcheront ce samedi 3 avril 2021 pour le droit à la vie, le respect de la constitution de 1987, contre la dictature et l’insécurité.
Cette marche qui partira du Carrefour de l’Aéroport (Kafou Rezistans) pour aboutir à la place de la constitution au Champ-de-Mars, vise entre autres à dénoncer les violences dont les femmes et les filles sont victimes, les menaces qui planent sur les droits acquis par les femmes après la chute de la dictature des Duvalier, la régression en matière des droits humains et démocratique.
‘’Nous marcherons pour exprimer notre refus et notre opposition à toute politique rétrograde visant à remettre en question les droits que nous avons obtenus au prix de grands sacrifices et de luttes, déclare Sabine Lamour coordonnatrice générale de la SOFA, interviewée par RHINEWS.’’
Elle dénonce l’installation d’une dictature dans le pays où une seule personne exerce tous les pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Selon Sabine Lamour, les femmes sont généralement les principales victimes de la dictature.
Elle se montre particulièrement préoccupée par les décrets jugés scélérats pris par Jovenel Moïse qui a réduit toutes les institutions républicaines à leur plus simple expression pour construire un pouvoir personnel fondé sur la violence des gangs armés, avec le soutien de la communauté internationale, pour brader les ressources nationales.
Sabine Lamour dit ne pas comprendre le comportement de la communauté internationale qui encourage les organisations de la société civile à jouer leur rôle dans le cadre de la construction et du renforcement de la démocratie en Haïti, en même temps qu’elle soutient l’action d’un pouvoir illégitime et illégal qui viole, sans gêne, les droits humains.
Elle met en garde contre une double stratégie utilisée par le régime de facto en place pour imposer sa politique anti-démocratique.
‘’Dans certains cas il utile la violence et tente des passages en force pour faire accepter l’inacceptable. Dans d’autres cas, le régime inconstitutionnel utilise la manière souple, une sorte de pacification douce pour aboutir au même résultat, à savoir tout contrôler au détriment des intérêts du pays, précise Madame Lamour. ‘’
Selon elle, c’est une erreur grave que de croire que le régime en place se faisait du souci pour les minorités telles que les ‘’LGBT’’, les femmes et les communautés haïtiennes de l’étranger. Il s’agit, dit-elle, d’une opération de charme dont la finalité vise à plaire à la communauté internationale.’’
Madame Lamour invite donc les femmes à être vigilantes pour ne pas se faire piéger et les encourage à participer massivement la journée de mobilisation du 3 avril pour faire passer leurs revendications non seulement, mais pour rappeler la grande marche des femmes du 3 avril 1986 où des milliers de femmes étaient descendues dans les rues pour exiger leur participation dans les espaces de décisions de l’Etat.