PORT-AU-PRINCE, vendredi 29 novembre 2024– La Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA), appelle le gouvernement haïtien à agir face à la crise sécuritaire qui s’aggrave. Ce communiqué met en lumière la situation désespérée des femmes et de la population dans son ensemble alors que la violence des gangs s’intensifie dans le pays.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 20 000 personnes ont fui leurs foyers à Port-au-Prince et dans ses environs en seulement cinq jours en novembre 2024. Ce déplacement massif illustre l’ampleur de la crise humanitaire. Les femmes, souvent avec des enfants dans les bras et des effets personnels sur la tête, fuient leurs quartiers pour échapper à la terreur et à la violence imposées par des gangs lourdement armés.
La déclaration de la SOFA établit un lien direct entre l’instabilité politique, y compris les tensions persistantes au sein de l’exécutif et le récent changement de Premier ministre, et l’audace croissante des groupes terroristes. Ces gangs, affirme-t-elle, mettent leurs menaces à exécution à travers des assassinats, des viols, des pillages et des incendies criminels. Leurs activités ont paralysé le pays, isolé les départements, perturbé le commerce et menacé la sécurité alimentaire, alors que les récoltes pourrissent en raison des blocages de transport.
L’organisation condamne l’inaction de l’État haïtien, posant une question directe : « Que faites-vous pour répondre aux exactions commises par ces gangs assassins ? » Elle appelle les autorités à prendre des mesures immédiates pour protéger les citoyens, en particulier les femmes, devenues des cibles de la violence et de l’insécurité systémique.
Le communiqué de la SOFA pointe également la complicité de certains acteurs, tant nationaux qu’internationaux, dans la perpétuation de cette crise. Elle exige une action urgente pour fermer les canaux d’approvisionnement en armes et munitions qui inondent Haïti, permettant aux gangs de renforcer leur emprise sur la population.
L’organisation implore le gouvernement haïtien de faire pression sur les États-Unis pour qu’ils mettent fin à l’afflux d’armes alimentant cette violence.
Alors que les écoles restent fermées, le système judiciaire paralysé et l’impunité enracinée, la SOFA avertit que le pays est au bord de l’effondrement. Les femmes, souligne-t-elle, sont particulièrement vulnérables sous le règne de terreur imposé par les gangs. L’organisation appelle à un soulèvement collectif, exhortant les citoyens à « frapper du pied et à élever la voix contre cette insécurité programmée ».