PORT-AU-PRINCE, lundi 6 mai 2024– Des experts de l’ONU ont mis en garde contre la crise humanitaire en Haïti, soulignant que les femmes et les filles sont les premières victimes de cette situation. ‘‘La discrimination sexiste et les inégalités préexistantes exacerbent la situation déjà désastreuse’’, soulignent-ils.
;;La flambée de violence qui frappe le pays a des répercussions dévastatrices sur la population, entraînant la perte de moyens de subsistance, l’insécurité alimentaire, les déplacements massifs, la perturbation de l’éducation et l’effondrement des services de santé.’’ Les experts déplorent l’impunité qui entoure les violations des droits des femmes et des filles et la limitation de l’accès à la justice, principalement en raison de la peur des représailles et du manque d’opportunités économiques.
Ils expriment une vive préoccupation quant à l’utilisation de la violence sexuelle par les gangs criminels comme tactique pour instiller la peur, extorquer de l’argent et prendre le contrôle du pouvoir. Les femmes et les filles déplacées à l’intérieur du pays, vivant dans des conditions précaires, sont particulièrement vulnérables à cette violence.
Les experts alertent également sur l’augmentation du risque de traite des femmes et des filles à des fins d’exploitation sexuelle et d’esclavage sexuel. Ils exhortent les bandes criminelles à cesser immédiatement toute forme de violence sexiste.
Par ailleurs, les experts critiquent sévèrement le gouvernement pour son incapacité persistante à protéger les droits des femmes et des filles. Ils soulignent que le gouvernement est accusé de complicité avec les activités des gangs et de négligence dans la lutte contre la corruption et l’attribution des services sociaux.
Ils appellent Haïti à revenir à une gouvernance démocratique et constitutionnelle, fondée sur le respect des droits humains et la transparence. Les experts enjoignent au gouvernement de transition de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections libres et équitables.
Les experts insistent sur l’importance de placer les voix et les perspectives des femmes au centre du processus de transition politique pour éviter la reproduction des violations des droits des femmes et des filles. Ils demandent aux autorités de garantir la participation pleine et égale des femmes au processus de consolidation de la paix, conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité.