Extrait d’un article du Miami Herald,
MIAMI, samedi 15 octobre 2022– Les États-Unis soutiendront l’envoi d’une “force multinationale d’action rapide” en Haïti.
Il existe un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies qui encouragera le “déploiement immédiat d’une force multinationale d’action rapide” en Haïti pour faire face à la pire crise sécuritaire et sanitaire a laquelle le pays fait, selon un article du Miami Herald.
Le projet de résolution, confirmé par plusieurs responsables américains et onusiens, vient en réponse à un appel lancé la semaine dernière par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour la mise en place d’une force de réaction rapide pour aider la police nationale haïtienne, rapporte le quotidien floridien.
Au cours des quatre dernières semaines, de puissants gangs armés ont pratiquement plongé le pays dans l’anarchie, bloquant les plus grands terminaux pétroliers du pays et coupant ses routes.
C’est la première indication publique à ce jour que l’administration Biden est disposée à participer à une force militaire en Haïti – bien que la résolution ne précise pas quel rôle les différentes nations joueraient.
Une source américaine proche de la rédaction de la résolution a déclaré que la force multilatérale ne serait pas sous la supervision de l’ONU ou rassemblée en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui approuve l’utilisation de la force pour le maintien de la paix.
La semaine dernière, Guterres a proposé qu’Haïti et d’autres nations ou organisations transnationales déploient une force de réponse rapide, suivie à moyen terme par une force dirigée par l’ONU. On ne sait toujours pas qui dirigerait la force d’action rapide, mais les États-Unis, le Canada et la France – trois pays avec une longue histoire d’implication en Haïti – ont tous exprimé leur scepticisme ces derniers jours.
Mais la violence et le manque de gouvernance en Haïti ont entraîné une pénurie d’eau potable et une épidémie de choléra en plein essor, alarmant la communauté internationale et forçant l’administration Biden – longtemps réticente à intervenir militairement en Haïti – à reconnaître la semaine dernière que le statu quo était devenu intenable.
Si le projet de résolution reste inchangé et que le Conseil de sécurité l’adopte, l’ONU encouragerait « le déploiement immédiat d’une force multinationale d’action rapide pour soutenir la [Police nationale d’Haïti] comme recommandé dans la lettre du Secrétaire général », selon le projet.
On ne sait toujours pas si la Chine ou la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité, soutiendront la résolution. La Chine a critiqué ces derniers mois l’approche de la communauté internationale envers Haïti et a appelé à un embargo plus strict sur les armes à destination d’Haïti.