Les États-Unis saluent l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité élargissant les sanctions contre Haïti, rappel des précédentes mesures…

PORT-AU-PRINCE, vendredi 18 octobre 2024– En réaction au vote à l’unanimité du Conseil de sécurité de l’ONU, l’Ambassadrice Dorothy Shea, Représentante adjointe des États-Unis auprès des Nations Unies, a salué l’adoption d’une résolution visant à renforcer le régime de sanctions contre Haïti.

« Nous sommes reconnaissants à l’Équateur, notre co-rédacteur de résolution, pour son leadership sur cette résolution. Et nous remercions tous les membres du Conseil pour leur soutien continu à ce régime de sanctions », a déclaré l’Ambassadrice.

La résolution, qui élargit l’embargo territorial sur les armes en Haïti, intervient dans un contexte de crise aiguë, où les violences des gangs et l’insécurité généralisée continuent de menacer le quotidien de la population haïtienne. « Chers collègues, la situation en Haïti reste désespérée. Les États-Unis sont profondément préoccupés par les crises sécuritaire et humanitaire en Haïti. Trop de personnes continuent de souffrir des violences persistantes », a ajouté Dorothy Shea.

Les sanctions onusiennes imposées à Haïti ne sont pas une première. Depuis plusieurs années, l’ONU a ciblé des individus jugés responsables d’alimenter l’instabilité dans le pays. Parmi eux, on retrouve des acteurs politiques, des hommes d’affaires influents, ainsi que des chefs de gang notoires.

En 2022, le Conseil de sécurité a imposé des sanctions à Jimmy Cherizier, alias « Barbecue », un ancien policier devenu l’un des plus puissants chefs de gangs en Haïti. Leader de la coalition G9, devenue “Viv Ansanm”, qui continue de Senet là terrier impingement dans le pays, Cherizier est accusé d’être à l’origine de nombreuses exactions, y compris des massacres dans les quartiers de Port-au-Prince, ainsi que du blocage systématique de l’accès aux terminaux pétroliers du pays, aggravant la crise humanitaire.

En plus de Cherizier, des personnalités influentes du secteur des affaires ont également été sanctionnées pour leur rôle Présumé dans le financement et le soutien logistique des gangs armés. Charles Saint-Rémy, un homme d’affaires lié à l’ancien président Michel Martelly, a été visé pour son implication présumée dans des activités de contrebande et pour ses liens avec des groupes criminels. Saint-Rémy, ainsi que d’autres figures du monde des affaires, a été pointé du doigt pour avoir contribué à la déstabilisation économique et politique du pays.

Les sanctions ont également touché des acteurs politiques, tels que Joseph Lambert, ancien président du Sénat, accusé par plusieurs rapports internationaux d’avoir des connexions avec des réseaux criminels impliqués dans le trafic de drogue. Ces liens auraient permis de maintenir une forme de contrôle sur certaines régions du pays, en échange de soutien aux groupes armés.

“Ces précédentes sanctions montrent que l’ONU cherche non seulement à viser les chefs de gangs, mais également à s’attaquer aux réseaux économiques et politiques qui soutiennent ou profitent de la violence. En poursuivant cette démarche, la résolution récemment adoptée élargit l’embargo sur les armes, dans l’espoir de restreindre davantage l’accès des gangs à l’armement.”

Les récentes désignations de Luckson Elan et Prophane Victor par le Conseil de sécurité reflètent cette même volonté de cibler les instigateurs et facilitateurs de la violence en Haïti. « Les récentes désignations par le Conseil de sécurité de Luckson Elan et Prophane Victor montrent notre détermination à tenir responsables les auteurs et complices de la violence des gangs », a affirmé Dorothy Shea.

Toutefois, l’Ambassadrice a souligné la nécessité pour les États membres de garantir une application stricte de ces sanctions. « Nous exhortons tous les États membres à mettre en œuvre avec diligence toutes les dispositions de cette résolution », a-t-elle insisté.

Dorothy Shea a réaffirmé l’engagement des États-Unis à travailler aux côtés du peuple haïtien et de la communauté internationale pour soutenir les efforts de paix et de stabilité en Haïti, rappelant que « les États-Unis sont engagés aux côtés du peuple haïtien et continueront de travailler en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes pour faciliter la paix et la prospérité pour le pays et la région ».