WASHINGTON, dimanche 4 décembre 2022– Les sanctions américaines contre Fednel Monchéry, 59 ans, ex-directeur général du ministère de l’intérieur, Pierre Richard Duplan, ancien délégué départemental de l’Ouest et Jimmy ‘Barbecue’’ ‘Cherizier, 45 ans, chef de la fédération des gangs ‘‘G-9 an Fanmi e Alye’’, ne sont pas levées.
Ces trois hommes (3) proches du régime PHTK ont été sanctionnés par le Département du Trésor des Etats-Unis pour leur implication présumée dans le massacre de La Saline, qui a fait au moins soixante-onze (71) morts, quatre-cents (400) maisons incendiées et au moins sept femmes violées lors de l’attaque de novembre 2018, selon un rapport du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).
Le Département du Trésor américain vient de mettre à jour ces sanctions qui pèsent depuis décembre 2020 pour leur rôle présumé dans le carnage de novembre 2018.
Selon le Département du Trésor des Etats-Unis, ‘‘alors qu’il était officier de la PNH, Jimmy Cherizier a planifié et participé à l’attaque de La Saline en 2018. Cherizier est aujourd’hui l’un des chefs de gangs les plus influents d’Haïti et dirige une alliance de neuf gangs haïtiens connue sous le nom d’« alliance du G9 ». ‘’
‘‘Tout au long de 2018 et 2019, poursuit la déclaration du département du Trésor, Cherizier a dirigé des groupes armés dans des attaques coordonnées et brutales dans les quartiers de Port-au-Prince. Le texte rappelle qu’en mai 2020, Cherizier a dirigé des gangs armés lors d’une attaque de cinq jours dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince au cours de laquelle des civils ont été tués et des maisons incendiées, au Bel-Air.
Quant à Fednel Monchéry, il était le directeur général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et, tout en occupant ce poste, a participé à l’attaque contre de La Saline. Monchéry a fourni des armes et des véhicules de l’État aux membres des gangs armés qui ont perpétré l’attaque. Monchéry a également assisté à une réunion au cours de laquelle La Saline était désignée pour être attaquée et où des armes ont été distribuées aux auteurs de l’attaque.
En ce qui a trait à Joseph Pierre Richard Duplan, qui était le délégué départemental du président Jovenel Moïse à l’époque du massacre de La Saline, il est accusé d’être « l’architecte intellectuel » et a été vu en train de discuter de l’attaque avec des membres de gangs armés dans le quartier de La Saline pendant les violences’’, indique le Département du Trésor.
Selon le gouvernement américain, ‘‘Duplan a fourni des armes à feu et des uniformes de la PNH aux membres de gangs armés qui ont participé aux tueries. Duplan a également assisté à une réunion au cours de laquelle La Saline était prévue et où des armes ont été distribuées aux auteurs de l’attaque.’’
Le gouvernement des Etats-Unis estime que Cherizier, Monchéry et Duplan sont désignées conformément à l’E.O. Global Magnitsky d’être des étrangers responsables ou complices, ou d’avoir directement ou indirectement participé à de graves atteintes aux droits de l’homme.
Dans le cadre des sanctions qui leur sont imposées, les trois hommes sont interdits d’entrer et de procéder des biens aux Etats-Unis.
Cependant, ils tombent désormais dans la même catégorie que les politiciens haitiens sanctionnés pour implication présumé dans le financement ou l’encouragement de gangs armés, le trafic de la drogue, la violation des droits humains et la corruption.
S’ils disposent de biens et intérêts qui se trouvent aux États-Unis ou en possession ou sous le contrôle de citoyens américains, ceux-ci seront bloqués.
Selon le Département du Trésor américain, la violence généralisée et la criminalité croissante des gangs armés en Haïti sont renforcées par un système judiciaire qui ne poursuit pas les responsables d’attaques contre des civils.
‘‘Ces gangs, avec le soutien de certains politiciens haïtiens, répriment la dissidence politique dans les quartiers de Port-au-Prince connus pour participer à des manifestations anti-gouvernementales’’, écrit-il.
« En échange de l’exécution d’attaques conçues pour créer l’instabilité et faire taire les demandes de la population de Port-au-Prince pour l’amélioration des conditions de vie, les gangs reçoivent de l’argent, une protection politique et suffisamment d’armes à feu pour les rendre mieux armés que la Police nationale haïtienne (PNH), » , selon le Département du Trésor.
Plus de quatre ans après le massacre de La Saline, l’enquête judicaire est toujours au point mort et les assassins courent encore les rues impunément.