MIAMI , vendredi 13 septembre 2024– Les leaders haïtiens-américains dénoncent fermement les rumeurs infondées propagées par Donald Trump, JD Vance, Ted Cruz, et le Comité judiciaire républicain de la Chambre des représentants, selon lesquelles des migrants haïtiens voleraient et consommeraient des animaux domestiques dans l’Ohio. Ces accusations sont non seulement fausses, mais elles sont également qualifiées de « dégoûtantes », « racistes » et « xénophobes ».
La députée Sheila Cherfilus McCormick a qualifié ces propos de « tentative désespérée de semer la peur et la division ». Elle a souligné que Trump se focalise une fois de plus sur des histoires fictives enracinées dans des stéréotypes racistes afin d’effrayer les électeurs américains. Selon elle, ces commentaires sont non seulement insultants et mensongers, mais ils perpétuent des préjugés nuisibles.
Pour sa part, la représentante de l’État, Dotie Joseph, a estimé que ces mensonges démontrent un manque d’intégrité de la part de l’ancien président et de ses alliés, tandis que la députée Marie Woodson a affirmé que Trump et Vance expriment un mépris évident pour les immigrants. Elle a mis en garde contre la dangerosité de telles déclarations, qui visent à diviser la société et à semer la peur parmi les citoyens.
JD Vance a amplifié ces accusations sur les réseaux sociaux, affirmant que des migrants haïtiens illégaux perturbaient les services sociaux et que des rapports indiquaient que des animaux domestiques avaient été enlevés et mangés. Malgré les démentis formels de la police de Springfield et du directeur municipal, Trump a repris cette affirmation lors d’un débat, prétendant que des migrants « mangeaient des chiens et des chats ».
Ted Cruz a également alimenté cette propagande en partageant un mème humoristique sur les réseaux sociaux, tandis que le Comité judiciaire républicain a publié une image générée par IA représentant Trump protégeant des animaux avec le slogan : « Protégeons nos canards et nos chatons dans l’Ohio ».
Les défenseurs de ces propos ont cité des témoignages lors de réunions à l’hôtel de ville ainsi qu’une vidéo montrant une femme de l’Ohio arrêtée pour avoir tué et mangé un chat. Cependant, cette femme n’était pas haïtienne et invoque une défense d’aliénation mentale devant le tribunal.
La commissaire de Miami-Dade, Marleine Bastien, a dénoncé ces fabrications, qu’elle considère comme une stratégie visant à diaboliser les Haïtiens et, par extension, tous les immigrants et personnes de couleur. Elle a rappelé que les Haïtiens fuient la violence politique et les gangs dans leur pays et viennent aux États-Unis pour contribuer au tissu économique et social.
La commissaire de Coral Springs, Nancy Metayer Bowen, a également insisté sur la nécessité de rejeter ces récits infondés, soulignant qu’ils nuisent non seulement à la réputation des communautés mais encouragent aussi la division et l’intolérance.
Enfin, Vanessa Joseph, greffière de la ville de North Miami, a déclaré que ces déclarations incitent à la peur et alimentent la xénophobie. Elle a souligné que les immigrants haïtiens, comme tous les immigrants, cherchent à reconstruire leur vie en paix tout en contribuant positivement à leurs communautés d’accueil.
Tessa Petit, directrice exécutive de la Florida Immigrant Coalition, a conclu en affirmant que les Haïtiens ne toléreraient pas d’être les boucs émissaires d’une campagne en déclin, ajoutant que les déclarations de Trump sont profondément racistes et xénophobes.
Les Haïtiens représentent environ 2,4 % de la population de la Floride, et leur contribution à la société américaine est indéniable. Leurs efforts et leur engagement démontrent une volonté de construire un avenir meilleur pour tous, malgré les obstacles et les stéréotypes qu’ils doivent affronter.