Les comptes bancaires et cartes de crédit de Jean Henry Céant fermés. L’intéressé proteste sans succès…

Jean-Henry Ceant, Ex-premier minstre haitien....

PORT-AU-PRINCE, jeudi 1e décembre 2022– Les comptes bancaires ainsi que ses cartes de crédit de l’ex-premier ministre Jean Henry Céant logés à la Sogebank ont été fermés depuis le 24 novembre dernier, par décision de la direction de cette institution financière privée.

Un cheque de direction représentant le solde des comptes fermés a été émis au nom de Céant en restitution intégrale des fonds qui lui appartiennent, selon une correspondance de la banque a l’intéressé.

‘‘Conformément aux conventions de compte existant entre vous et la Sogebank, nous avons le regret de vous informer que la banque procèdera le 24 novembre à la clôture de vos comptes, écrit cette banque commerciale à l’ex-candidat à la présidence aux dernières élections de 2016.

Cette décision intervient une semaine après que le Canada, par le biais de sa ministre des affaires étrangères, Mélanie Joly ait annoncé des sanctions contre l’ex-premier ministre Jean Henri Céant pour son implication présumée dans le financement de gangs armés a la base de l’insécurité et de la violence criminelle en Haïti.

S’estimant lésé dans ses droits, M. Céant a écrit au ministre haïtien de l’économie et des finances Michel Patrick Boisvert afin que ce dernier puisse demander à la Banque de la République d’Haïti (BRH) ‘‘d’exiger de l’Association Professionnelle de Banques (APB) et des Banques locales, le document légal qui les habilite à prendre et exécuter ex-cathedra des dispositions attentatoires au fonctionnement et à la dignité des citoyens haïtiens.’’

Une copie de cette même correspondance a également été adressée au gouverneur de la BRH, Jean-Barden Dubois avec la même demande d’explication a l’APB et aux banques locales.

Dans une lettre au protecteur du citoyen, Me Renand Hédouville, Céant a rappelé que ‘‘le Premier Ministre Canadien Justin Trudeau, au cours d’un sommet de la Francophonie en Tunisie, a annoncé publiquement et singulièrement à la délégation haïtienne que le Canada vient de sanctionner trois anciens dignitaires haïtiens dont lui-même.’’

Il s’est dit  ‘‘se sentir indigné, révolté et bafoué dans mes droits par cette décision arbitraire d’un pays tel que le Canada reconnu plutôt comme un pays de droit.’’

« Cette allégation-sanction dirigée contre moi, a-t-il déclaré, l’a été sans jugement, ni preuve, ni élément de preuve d’une quelconque faute que j’aurais commise, d’autant que je suis accusé de financer ou d’encourager des gangs, des bandes armées ».

Selon notaire, ‘‘tous les principes généraux et essentiels du droit ont été violés. En témoignent les dispositions de l’article 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 ainsi que l’article 8 de la Convention de San José entrée en vigueur le 18 juillet 1978. S’agirait-il encore de l’application du Code Noire, s’est-il exclamé.

Céant a déclaré :  « Compte tenu de ces arbitraires et graves abus, je viens solliciter votre prompte intervention, en votre qualité de Protecteur du Citoyen, investi de pouvoirs constitutionnels, d’intervenir tant au niveau du Gouvernement de la République d’Haïti, de la Banque de la République d’Haïti (BRH), de l’Association Professionnelle de Banque (APB), qu’au niveau des Banques elles-mêmes afin de savoir pourquoi et comment les décisions d’asphyxier des citoyens de bonne foi et de bonne conduite, condamnés sans jugement ni opportunité de se défendre légalement tel que l’interdisent les principes universels des droits de l’homme.

Dans une autre correspondance adressée par ses avocats a la ministre canadienne des affaires étrangères, Mélanie Joly, Céant nié les accusations du Canada pour justifier les sanctions prises contre lui.

« Notre client nie quelconque allégation à son endroit qui aurait pu mener à votre recommandation. C’est dans ce contexte et conformément à l’article 8 du Règlement que nous vous enjoignons de radier son nom de ladite liste, et ce sans délai. Nous considérons qu’il y a absence totale de preuve à son endroit permettant la mise en application du Règlement », ont déclaré les avocats de l’ex-premier ministre haïtien.