Les cliniques des facultés de droit de 3 universités américaines préoccupées par la criminalité et la violence en Haïti. Elles appellent les Etats-Unis à se désolidariser d’Ariel Henry

Joe Biden, President des Etats-Unis....

NEW-YORK, dimanche 26 juin 2022– Les cliniques des facultés de droit de Yale University, de Harvard University et de New-York University se déclarent préoccupées par le soutien continu des Etats-Unis au Dr. Ariel Henry, en dépit, disent-elles, ‘‘des preuves de l’implication de son gouvernement dans le renforcement de l’impunité en Haïti, véritable frein a tout effort de résoudre la crise qui s’aggrave de jour en jour.’’

Dans une déclaration conjointe, les cliniques des facultés de droit des universités appellent l’administration américaine à agir pour porter le gouvernement de facto haïtien à prendre des mesures pour mettre fin à l’insécurité, la violence des gangs et les menaces sur les défenseurs des droits humains.

Elles soulignent que le pays fait face actuellement à un niveau de criminalité jamais vu dans son histoire.

Elles mettent l’accent sur les déclarations du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, s’est dit le 17 mai dernier, « profondément troublée par les graves répercussions sur les droits humains de la recrudescence de la violence impliquant des bandes lourdement armées à Port-au-Prince ». Elle a exhorté les autorités haïtiennes, avec le soutien de la communauté internationale, à rétablir rapidement l’état de droit et à protéger la population contre la violence armée.

Les cliniques se réfèrent également au rapport d’enquête du RNDDH sur la guerre entre le gang des ‘‘400 Mawozo’’ et ‘‘Chen Mechan’’ dans la plaine du Cul-de-Sac, fin mai/début juin.

Dans ce rapport, ce rapport, le RNDDH a fait état d’au moins cent-quarante-huit (148) morts dont sept (7) présumés bandits membres du gang des ‘‘Chen Mechan’’, exécutés par leur chef, Claudy Célestin alias Chen Mechan connu encore sous le nom de Stevenson Pierre.

Le bilan matériel de la guerre des gangs est aussi considérable selon le réseau national de défense des droits humains qui souligne que quatre-vingt-une (81) maisons au moins ont été incendiées dans les zones attaquées soit trente (30) à Butte Boyer et à Marécage et cinquante-et-une (51) autres à Carrefour Djo et à Santo.

Les cliniques exhortent le gouvernement américain à soutenir les enquêtes haïtiennes sur les violations des droits humains et les efforts entrepris pour exiger la reddition des comptes en ce qui a trait à la gestion des autorités.

Selon ces entités, c’est le moment pour les Etats-Unis de supporter les droits humains et l’Etat de droit en Haïti au lieu du régime PHTK et alliés, insistant sur la nécessité de demander aux autorités en place de prendre des mesures de protection en faveur des défenseurs des droits humains qui risquent leur vie et travaillent dans des conditions difficiles pour le respect des droits des autres.

Elles soulignent que jusqu’ici, le gouvernement haïtien n’est pas parvenu à conduire aucune enquête sur les assassinats et massacres de civils perpétrés en Haïti afin de poursuivre leurs auteurs, citant notamment les cas de journalistes assassinés, de défenseurs des droits humains, du bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, de l’ancien président Jovenel Moïse, des massacres de La Saline, de Martissant, de Cité Soleil, du Bel-Air entre autres.

Elles appellent à la mise en œuvre de la loi de finance américaine de 2021 sur le développement, la reddition des comptes et la transparence qui, expliquent-elles, est susceptible de garantir la transparence et la reddition de compte en Haïti.

Les entités en question estiment également que des mesures devraient être prises en vue de garantir la transparence des enquêtes menées aux Etats-Unis sur l’assassinat de Jovenel Moïse.

Elles appellent au renforcement des actions visant à contrôler le trafic illégal des armes provenance des Etats-Unis à destination d’Haïti. Elles rappellent que depuis 1991, Haïti fait l’objet d’un embargo sur les armes et qu’en vertu de cette loi, toute exportation d’armes vers ce pays nécessité une permission du Département d’Etat américain.

Selon un rapport daté de 2019 de la commission de désarmement, il y aurait plus de 500,000 armes en circulation en Haïti dont seulement 20,300 sont enregistrées, soulignent les cliniques des facultés de droit des universités américaines.

Elles appellent l’administration américaine a retirer son soutien à Ariel Henry et a cesser son ingérence en Haïti en laissant le soin aux haïtiens de mettre en place une transition dirigée par eux-mêmes afin de conduire le pays sur la voie de la démocratie.

Elles soulignent qu’au cours des onze (11) dernières années, le PHTK et alliés toujours au pouvoir sans mandat légal ni populaire, ont systématiquement démantelé la démocratie en Haïti.

Selon elles, sous le régime en place, l’impunité généralisée pour ceux qui commettent des violations des droits humains, la complicité des autorités avec les gangs armés ont fait augmenter la violence criminelle destructrice de la vie dans le pays.