Les causes de l’échec de la dernière mission de la CARICOM en Haïti : un constat alarmant, selon Jean Garry Denis  de l’INHOPP…

Jean-Garry Denis, directeur executif de l'INHOPP...

CAP-HAITIEN, samedi 25 novembre 2023 – La mission de la CARICOM qui s’est déroulée du 12 au 16 septembre 2023 en Haïti, visant à résoudre la crise politique, sociale et économique, a échoué en raison de l’obstination de l’oligarchie haïtienne à maintenir son emprise sur le pays, déclare Jean Garry Denis, Directeur Exécutif de l’Institut Haïtien Observatoire de Politiques Publiques (INHOPP).

L’oligarchie haïtienne, selon Denis, cherche à évincer les secteurs opposés à son hégémonie, en particulier l’accord de Montana, tout en jouant la carte de la diversion nationaliste et anti-impérialiste avec des acteurs peu engagés dans la réalisation de leurs discours. Le Groupe Montana, en prônant une transition de rupture, est le principal obstacle à leurs ambitions, souligne-t-il.

La CARICOM a clairement montré que cette élite ne fait aucune concession pour améliorer le climat des affaires et résoudre la crise. Les organisations signataires de l’accord Montana et d’autres secteurs politiques et sociaux dérangent, et il devient évident que cette élite, qualifiée de “plus répugnante” par les Américains dans les années 90, est peu disposée à changer.

Denis dénonce également une tentative récente visant à marginaliser le Groupe Montana au profit d’Ariel Henry, avec la complicité de la Cheffe de la mission onusienne en Haïti, montrant ainsi l’opposition de l’oligarchie à toute solution concertée.

Il exhorte les Haïtiens à rechercher la solidarité mondiale pour dénoncer cette élite corrompue, associée au Core Group et à BINUH. Il souligne la nécessité de ne pas arrêter le discours du changement et de dénoncer l’esclavage silencieux auquel est soumis le peuple haïtien.

Denis souligne également les règles économiques établies par l’oligarchie, réservant certaines industries à des familles spécifiques, contribuant ainsi à la détérioration du pays. Il appelle à une approche économique pour résoudre la crise, avec un renforcement du système judiciaire, l’implication d’entrepreneurs étrangers et locaux, et des investissements sociaux pour combattre l’insécurité.

Denis appelle à un changement fondamental dans la manière dont le pays est gouverné, soulignant que la solution à la crise passe par des réformes économiques et sociales significatives.