Par Jacques Kolo,
Port-au-Prince, 8 septembre 2020 (RHInews)- “Ensemble Contre la Corruption” (ECC) a qualifié d’extrême gravité les attaques du président Jovenel Moïse contre la Cour Supérieure des Comptes et Contentieux Administratif (CSCCA, lors d’une rencontre dénommée : “Dialogue Communautaire”, au Palais National le 6 septembre dernier.
Lors de cette rencontre, le Chef de l’Etat a émis le souhait de modifier le décret du 23 novembre 2005 traitant de l’organisation et du fonctionnement de la CSCCA.
Selon le président, la CSCCA constitue “une pierre d’achoppement sur laquelle butent les projets d’envergure de son administration. Son Ministre des Travaux publics Nader Joacéus, dans un élan de spontanéité, a même lâché une expression du genre que : ” Si ce n’était pas la CSCCA qui bloquait les projets du gouvernement, Haïti serait déjà un joyau”.
“De telles menaces sont de nature à déstabiliser la CSCCA qui est consacrée comme une institution indépendante par la Constitution de 1987 comme ce fut le cas pour l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF)”, a écrit ce regroupement d’organisme de droits humains luttant contre la corruption.
Plus loin, ces organisations ont interprété ces attaques comme étant une volonté de l’Exécutif haïtien d’exercer son pouvoir décisionnel sur cette institution indépendante en la plaçant sous sa coupe réglée. En le faisant, “la CSCCA cesse d’être une institution de contrôle, point fort et incontournable de la bonne gouvernance démocratique”.
Les signataires du communiqué de presse daté du 8 septembre 2020, ont estimé que les attaques de Jovenel Moïse reprises en chœur par le Ministre haïtien des Travaux Publics et du Directeur général contesté de l’EdH sont “d’une arrogance improductive” et constituent “une insulte à tous ceux et toutes celles qui luttent contre la corruption en Haïti”.
Ce communiqué authentifié par Edouard Paultre a exigé des membres du gouvernement la “fin de cette machination” à l’encontre de la CSCCA, ajoutant que ce sont les projets conçus par les dirigeants qui doivent s’accommoder au code légal du pays et non le contraire.
“Il est inconcevable que chaque administration en poste décide de changer la loi à chaque fois qu’elle va à contre sens de ses intérêts immédiats”, ont également écrit les organisations suivantes : CEDH,CE-JILAP, CONHANE, CRESFED, PAJ, RNDDH, SKL et CARD.