Port-au-Prince, 16 novembre 2020– L’homme politique et ex-DG de la PNH, Léon Charles revient à la tête de la police nationale après avoir passé quinze (15) ans en dehors l’institution policière.
Il remplace à ce poste, Rameau Normil qui a dirigé la PNH pendant plus d’un an à titre de directeur général ad intérim du 27 août 2019 au 16 novembre 2020.
Léon Charles qui a été rappelé en urgence de son poste de représentant permanent d’Haïti a l’Organisation des Etats Américains (OEA), a été installé dans ses fonctions de directeur général de la police par intérim par le premier ministre de facto Joseph Jouthe.
Lors de cette cérémonie très spéciale présidé par le chef du CSPN, Joseph Jouthe, ni Rameau Normil ni Léon Charles n’a été autorisé à prendre la parole. Le DG sortant, Rameau Normil n’a pas pu prononcer son discours d’adieu aux policiers ni présenter son bilan de travail à la tête de la PNH. Il lui a été demande de se taire…
Quant au nouveau DG, L’ambassadeur Leon Charles, c’est le porte-parole adjoint de la PNH, Garry Desrosiers qui a lu une note biographique faisant l’éloge qui doit conduire diriger de l’institution policière temporairement.
C’est le premier ministre Joseph Jouthe qui, comme un senseur dans une salle de classe, passait les instructions au nouveau chef de la police pour lui exprimer ses attentes et celles de Jovenel Moïse en matière de sécurité.
Il a ordonné à Léon Charles de prendre toutes les dispositions pour neutraliser les bandits armés qui terrorisent la population et de mettre hors d’état de nuire ceux qui alimentent les malfrats.
Joseph Jouthe qui a confessé en avril dernier d’avoir entretenu des relations privilégiées avec des présumés chefs de gangs regroupés au sein du G-9 en famille et alliés dont ‘’Yzo’’ avec qui il parle souvent, demande à M. Charles de créer les conditions de sécurité nécessaires pour garantir des fêtes de fin d’année dans la paix en Haïti.
Léon Charles que le pouvoir en place s’efforce de présenter comme un sauveur pour résoudre le problème de l’insécurité en Haïti, a déjà dirigé la PNH pendant la période de mars 2004 a juillet 2005 et a dû démissionner sans pourtant ramener l’ordre et la sécurité dans le pays.
A l’époque ceux qui étaient accusés de responsabilité dans l’insécurité qui sévissait dans la région métropolitaine ne disposait ni les armes ni les soutiens politiques dont les chefs de gangs possèdent aujourd’hui.
Ce qu’il n’a pas pu faire quinze (15) ans plus tôt, pourra-t-il le faire au moment où ceux qui terrorisent la population sont accusés d’être à la solde du pouvoir qui ‘en servirait pour mater la mobilisation populaire ?
Charles qui est un homme politique arrive à la tête d’une police très politisée et instable aussi bien que le pays. Cette instabilité qui caractérise le fonctionnement de la PNH se comprend à travers le nombre de directeur général qui se sont succédé à la tête de l’institution policière.
En vingt-cinq (25) ans, la PNH a connu pas moins de quatorze directeurs généraux dont la plupart occupaient la fonction par intérim.
Le premier directeur général de la PNH a été aussi l’un de ses fondateurs, Leon Jeune. Ensuite, l’institution a été dirigée respectivement par Rameau Adrien (juin 95-dec 95) Jean Marie Fourel Celestin ( déc. 95-Fev 96) Pierre Denize (Fev 96–Fev 2001), Jean Nesly Lucien ( fev 2001-mars 2003) Jean Claude Jean Baptiste (sept 2003- fev 2004), Jean Robert Faveur (mars 2003-avril 2003), Jocelyne Pierre (avril 2003-sept 2003), Leon Charles (mars 2004-juillet 2005), Mario Andresol (juillet2005-aout 2012), Godson Aurelus(2011-2016), Michel Ange Gédéon (avril2016-aout 2019), Rameau Normil (27aout2019-16 nov 2020), Leon Charles 16 nov 2020.