PORT-AU-PRINCE, samedi 7 octobre 2023– Dans un message a ses fidèles, le Comité Permanent de l’Eglise épiscopale d’Haïti (EEH) informe que le juge d’instruction chargé d’instruire le dossier de trafic illégal d’armes à feu et de munitions, de fausses monnaies dans lequel son nom a été associé à tort, a rendu son ordonnance de clôture.
L’EEH souligne que l’instruction a révélé que des documents de l’Église Épiscopale d’Haïti ont été falsifiés par des fonctionnaires de l’État et un réseau de faussaires, ajoutant que ‘‘l’enquête du Magistrat connu pour son impartialité et son indépendance confirme ce que l’Église a toujours affirmé dès le début de cette affaire embarrassante : L’Église Épiscopale d’Haïti n’est pas impliquée dans le trafic d’armes ni le trafic de sa franchise.’’
Dans cette ordonnance, le magistrat instructeur n’a retenu aucune charge contre les responsables de l’EEH et plusieurs autres individus liés à l’église impliqués dans cette affaire. Il a également ordonné le renvoi hors des liens d’inculpation d’une quinzaine de personnes accusées d’implication dans ce dossier.
Il s’agit des prêtres épiscopaux Fritz Désiré, Frantz Cole, Jean Mardoché Vil ; les nommés Gina Jean-Louis Rolles, Jean-Marie Gilles, Mamion Saint-Germain, Jean-Ralph Gracia, Steeve Jean, Prévilon Renet, Trévol Moïse, Jude Alain Louis, Gérald Ramplais, Ronald Docteur, Kléberson Jules et Dianika Jules.
Cependant, une dizaine d’autres personnes ont été renvoyées devant le tribunal de première de Port-au-Prince jugeant en ses attributions criminelles siégeant sans assistance de jury.
Il s’agit de l’africain Vundla Sikumbuzo, Samson François, Lovenie Louis-Jean, Alland Dolcé, Alerte Isaac, Franklin Batista, Fernand Jean-Pierre, Remy Lindor, Johnny Docteur et Dieuné Day.
Les charges retenues contre ces individus sont transport et trafic illégal d’armes à feu, de munitions, de fausse monnaie et d’association de malfaiteurs ; faits prévus et réprimés par les articles 10 et 16 du décret du 23 mai 1989 sur le contrôle des armes à feu et munitions, les articles .97, 224 et 225 du code pénal, lit-on dans l’ordonnance.
Le Comité Permanent dit prendre acte du fait que tous les prêtres et employés de l’Église ont été renvoyés hors des liens de la prévention. Il leur assure de ses prières et de son support.
Le Comité Permanent affirme avoir une pensée toute spéciale pour le père Frantz Cole qui a perdu sa maman au cours de cette rude épreuve. Le Comité Permanent l’invite à méditer cette parole tirée de l’épitre de Paul aux Romains : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. »
Le Comité Permanent informe également que l’avocat de l’Église est instruit de donner suite à la décision de l’Église de se porter partie civile dans tout procès à intervenir dans le cadre de cette affaire.
Le cabinet Madistin et la hiérarchie de l’EEH déclarent ‘‘qu’ils continueront à travailler conjointement et activement pour que toute la lumière soit faite dans cette affaire au cours d’un procès public, oral et contradictoire par devant un tribunal indépendant et impartial avec toutes les garanties d’un procès juste et équitable et que toutes les responsabilités soient fixées.’’
« La traversée du désert ne s’est pas opérée sans casses. Certains membres du clergé se sont associés aux manipulateurs et aux ennemis de l’Église pour s’en prendre à la gouvernance de l’Église. Le temps du pardon et de la réconciliation a sonné en faveur de ces brebis égarées si elles veulent se repentir », déclare le Comité Permanent dans son message.
Le Comité Permanent appelle à l’unité de tous les épiscopaliens et sollicite la prière de toute l’Église’’ afin de reprendre la marche en avant de l’Église conformément à sa mission fondamentale qui est celle de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.’’