L’Église catholique kenyane exprime son inquiétude quant a l’avenir démocratique du Kenya : Mgr Martin Kivuva appelle au respect de l’État de droit…

Archeveque Martin Kivuva, Eveque de Mombasa, President de la Conference Episcopale du Kenya...

NAIROBI, vendredi 2 février 2024 – “Même avant les élections de 2022, nous avons encouragé les Kenyans à maintenir la paix et, en cas d’insatisfaction envers les résultats électoraux, à chercher réparation devant les tribunaux, ce qu’ils ont effectivement fait”, a déclaré Mgr Kivuva, archevêque de Mombasa et président de la Conférence épiscopale du Kenya, soulignant l’importance du respect de l’État de droit. Ses propos ont été tenus lors d’une conférence de presse organisée en marge du forum de dialogue et de médiation pour la paix et la cohésion à Mombasa jeudi 1e février 2024.

Le Forum de dialogue et de médiation pour la paix et la cohésion sociale s’est déroulé le 1e février 2024 à Mombasa, rassemblant des représentants de l’Église, des chefs musulmans et des responsables de la sécurité.

Dans son allocution, Mgr Martin Kivuva, a rappelé les “conflits entre le président et la Cour suprême et la tension qui a suivi”. Il a dénoncé la propension du dirigeant à s’opposer aux décisions des tribunaux, soulignant que cela pouvait entraîner des problèmes, tant au sein des hautes instances gouvernementales que parmi les citoyens ordinaires.

Le président Ruto a lancé une série d’attaques contre le pouvoir judiciaire, accusant certains juges non nommés de corruption et critiquant ceux qui ont recours aux tribunaux pour entraver des projets gouvernementaux. Deux initiatives gouvernementales ont été bloquées par le pouvoir judiciaire, dont l’une, d’importance internationale, concerne l’envoi d’un contingent de policiers kenyans en Haïti dans le cadre d’une mission de sécurité dirigée par le Kenya.

Le 26 janvier, la Haute Cour kenyane a statué que le Conseil national de sécurité du Kenya n’avait pas le pouvoir de déployer la police au-delà des frontières du pays, contrairement à l’armée. La Cour a souligné la nécessité d’un accord mutuel entre les deux pays avant tout déploiement.

Selon le président de la Conférence épiscopale, le conflit entre la Présidence et le pouvoir judiciaire représente un danger imminent, risquant d’entraîner le pays dans une ère sombre de “la loi du plus fort, où prévaut la règle de la survie du plus fort”. Il a regretté que, tandis que certains respectent la loi, d’autres utilisent la violence et les armes pour imposer leur volonté.

Par ailleurs, le pasteur a attiré l’attention sur un autre danger, d’autant plus imminent que la Commission électorale indépendante (IEBC) n’a toujours pas de nouveau président. “Nous avons tous constaté le déclin de l’IEBC suite aux événements post-électoraux.

Il incombe aux parties prenantes, y compris au président, de veiller à ce que l’IEBC soit opérationnelle”, a-t-il souligné, rappelant que la date des élections locales approche dans certaines régions du Kenya.

 

Source : Vatican News