PORT-AU-PRINCE, lundi 16 mai 2022– Les autorités américaines ont révoqué le visa américain du directeur général de l’administration générale des douanes (AGD), Romel Bell ainsi que trois autres cadres de l’institution dont l’identité n’a pas été révélée.
Romel Bell et les autres cadres sont interdits d’entrer aux Etats-Unis.
Ils font l’objet de graves accusations relatives au trafic illégal d’armes et de blanchiment d’argent.
Dans un rapport rendu public le 10 mai dernier sur la guerre des gangs dans la Plaine du Cul-de sac, le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a souligné que depuis plusieurs années, les autorités étatiques qui se sont succédé ont fait choix de la gangstérisation de l’Etat comme nouvelle forme de gouvernance.
Selon l’organisation, ‘‘ces fournisseurs des armes et des munitions aux gangs armés, pratiquent et favorisent la contrebande pour faciliter l’entrée sur le territoire national d’armes illégales dont 76 % passent par le port de Port-au-Prince. Et, pour ne pas avoir à se justifier, depuis 2012, sous la présidence de Joseph Michel MARTELLY, les différentes brigades anti-contrebande qui opéraient dans les ports, aéroports et postes frontaliers du pays ont été toutes démantelées.’’
Le rapport a également accusé l’Etat haïtien d’être le plus grand fournisseur d’armes et de munitions – tant aux gangs armés membres la coalition ‘‘G-9 an Fanmi e Alye’’ qu’aux gangs non-alignés. ‘‘Viennent ensuite des anciens élus, des membres du secteur privé des affaires et d’autres personnalités politiques qui veulent prendre le pouvoir et qui croient que les gangs armés constituent la seule voie à leur portée, pour ce faire’’, selon le document.
Romel Bell a déjà été accusé par le RNDDH de verser, sans aucune justification, près de 3 millions de dollars américains chaque mois à l’ancien président Joseph Michel Martelly qui a dirigé le pays du 14 mai 2011 au 7 février 2016.
Avant Martelly, c’est Martine Moïse, veuve de l’ancien président assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, qui recevait de l’argent de la douane, selon le réseau national de défense des droits humains (RNDDH).
Romel Bell serait un fidèle de l’ancien président Martelly qui continuerait, sans vergogne, de faire financer ses activités personnelles à partir des maigres ressources du pays, plus de cinq ans depuis qu’il n’est plus chef d’Etat.
La rédaction de RHINEWS n’a pas pu obtenir la réaction du directeur de l’administration générale des douanes, Romel Bell.