Port-au-Prince, 26 novembre 2020- Le syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH-17) se dit inquiet pour l’avenir de l’institution policière que les plus hautes autorités politiques veulent dévoyer de sa mission fondamentale de protéger et servir la population.
Le porte-parole du syndicat, Abelson Gros-Nègre a justifié cette inquiétude par l’affaiblissement de la police nationale, l’orientation tendant à verser dans des violations des droits humains en exécutant des ordres illégaux venus d’autorités politiques et la dangereuse militarisation du haut commandement de la PNH.
Gros-Nègre a dit noter que depuis l’arrivée du nouveau directeur général a.i, de nombreux anciens militaires faisant partie de la PNH ont été promus dans la chaine de commandement supérieur de l’institution.
Interrogé par RHINEWS, le syndicaliste a affirmé craindre que cette militarisation de la PNH ne contribue pas à renforcer une perception négative de l’institution qui fait déjà l’objet des plus vives critiques au niveau de l’opinion publique lui reprochant notamment son comportement répressif et l’utilisation souvent abusive et disproportionnée de la force.
‘’La police doit veiller a ce que ses actes s’inscrivent toujours dans le cadre du respect et de la stricte application de la loi, a-t-il suggéré.’’
Il a dénoncé également le refus des autorités de donner suite aux revendications des autorités, leurs tentatives pour démanteler le syndicat et les actes de persécutions dont sont l’objet des membres du syndicat.
Gros-Nègre a indiqué que les chèques de plusieurs membres du syndicat dont le coordonnateur général, Jean Elder Lundi, ont été bloqués de manière injustifiée, certains ont été transférés dans des zones d’affectation éloignée et d’autres révoqués injustement. ‘’Tout cela vise à décourager les policiers syndiqués à les pousser à renoncer à leur conviction de lutter pour de meilleures conditions de travail et de vie au sein de la PNH.’’
Il a fait savoir que les revendications des policiers demeurent inchangées et que le SPNH-17 marchera bientôt à Port-au-Prince pour continuer d’exiger un ajustement salarial d’au moins cinquante (50) mille gourdes et des frais mensuels de vingt-cinq (25) mille gourdes sur une carte de débit, d’autres avantages sociaux et la réintégration des policiers révoqués.