PORT-AU-PRINCE, mardi 23 août 2022– Selon les informations rendues publiques par le réseau national de défense des droits humains (RNDDH), à part les trois membres de la famille Désanclos, Josette et ses deux filles Sherwood Sondje et Sarhadje, au moins six (6) autres personnes ont été sauvagement abattues le samedi 20 août 2022 à Cité Doudoune, à Croix-des-Bouquets (Ouest).
Au nombre des autres victimes, figurent trois (3) chauffeurs de motocyclettes dont Osny ainsi connu, chauffeur et ferronnier, Josué Boisrond, qui était conduit par Osny ainsi connu et deux (2) femmes pour lesquelles le RNDDH n’a encore pu trouver d’informations précises, lit-on dans un communiqué de l’organisation des droits humains.
Le communiqué souligne que Josette Fils Désanclos mère de Sherwood Sondje et de Sarhadje conduisait un véhicule de marque Suzuki Grand Vitara, de couleur noire, à bord duquel se trouvaient aussi ses deux (2) filles.
Selon les informations du RNDDH, Josette Fils Désanclos devait emmener une de ses filles Sarhadje Désanclos à l’Université de Port-au-Prince et l’autre, Sherwood Sondje Désanclos, faire des courses pour son anniversaire qui arrivait ce mardi 23 août.
L’organisation ajoute ‘‘qu’arrivées à l’entrée de Cité Doudoune, non loin du pont de Tabarre, des bandits armés membres du gang des 400 Mawozo, ont fait injonction à madame Josette Désanclos d’arrêter sa voiture. Elle n’a pas obtempéré et son véhicule a tout simplement été criblé de balles. Josette Désanclos a été atteinte et le véhicule s’est arrêté un peu plus loin. Les bandits en ont profité pour fouiller la voiture en question. Ils ont emporté les portables et les valises des victimes avant de tirer encore en direction de la voiture qui a pris feu, avec Sherwood Sondje Désanclos et Sarhadje Désanclos, encore vivantes, et qui tentaient désespérément de se sauver.’’
Les cadavres de six (6) parmi les victimes ont été transportés à la Morgue Mémé. Après que le magistrat Jonathan Mérilan du tribunal de paix de la Croix-des-Bouquets eut procédé à leur constat, à l’intérieur même de la morgue, deux (2) parmi les corps ont été récupérés par les membres de leur famille respective, précise le communiqué.
L’organisation déclare condamner cette énième attaque meurtrière perpétrée par le gang armé des 400 Mawozo, au cours de laquelle de paisibles citoyens ont perdu la vie, soulignant ‘‘qu’il est inadmissible que la population haïtienne continue de vivre dans ce climat de terreur imposé et maintenu par la coalition politique au pouvoir, qui n’a jamais cessé d’entretenir de bons rapports avec les bandits armés, de les protéger et de les alimenter en armes et en munitions.’’
Le RNDDH attire l’attention de la coalition politique qui dirige le pays qu’il n’est pas suffisant de multiplier de vaines promesses alors que la population meurt tous les jours et que l’insécurité bat son plein.
« Les droits à la vie, à la sécurité et à l’intégrité physique et psychique de toute personne, constituent des droits fondamentaux et des acquis démocratiques. Leur violation par des bandits armés protégés et/ou à la solde des autorités étatiques, ne peut donner lieu qu’à des tweets insipides de ces mêmes autorités », déclare le RNDDH.
L’organisation invite la Police Nationale d’Haïti (PNH) à mettre fin immédiatement à cette propagande alimentée sur les réseaux sociaux laissant croire que certaines zones comme la Croix-des-Bouquets sont sous contrôle, en raison du démantèlement des bandits armés, alors qu’il n’en n’est rien. En maintenant ce discours fallacieux, l’institution policière ne fait qu’exposer les citoyens de ces zones contrôlées justement par les bandits armés, qui y sèment la terreur quand ils le veulent, soutient le RNDDH.
Elle adresse ses sympathies aux familles des victimes du samedi noir du 20 août et à la Fondation Je Klere (FJKL) dont Jean Simson Désanclos, père des deux filles, est un dirigeant.
Les restes des trois membres de la famille Désanclos seront incinérés le samedi 27 août 2022.