Port-au-Prince, vendredi 4 juin 2021- Des affrontements meurtriers ont lieu depuis mardi a Martissant, entre Sud de la capitale, entre gangs armés membres de la fédération ‘’G-9 an Fanmi e Alye.’’
A date, plusieurs personnes ont été tuées, des maisons et des motocyclettes incendiées sans compter des dizaines de familles qui ont dû abandonner la zone pour se refugier ailleurs, déplore Pierre Espérance, directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH).
‘’Cette situation impacte négativement la liaison par la route des départements du Sud, Sud-Est, Nippes, Grand-Anse et l’Ouest et tout se passe dans l’indifférence totale des autorités qui, selon Pierre Espérance continuent d’afficher leur mépris de la vie et de la sécurité des citoyens.’’
‘’A première vue, on croirait qu’il s’agit d’une bataille pour le contrôle du territoire de la 3e circonscription de Port-au-Prince, mais il y a mieux que cela, explique M. Espérance, à RHINEWS. Le militant des droits humains précise que certains des gangsters, proches du régime en place, sont frustrés pour n’être pas traités avec égalité avec d’autres, en termes d’argent reçu de leurs protecteurs placés en haut lieu du pouvoir politique.’’
‘’Par exemple, explique-t-il, deux-tiers (2/3) des fonds alloués par le trésor public à la Caisse d’Assistance Sociale (CAS), une agence gouvernementale chargée d’assister de personnes en situation extrêmement difficile, sont versés à ‘’Cris la’’ ainsi connu, chef de gang, membre du ‘’G-9 an Fanmi e Alye.’’
Pierre Espérance affirme que l’actuelle directeur de la CAS a été recommandé à l’administration Moïse/Jouthe pour être nommé à ce poste afin d’alimenter le G-9.
‘’Plus les gangs massacrent la population, plus ils incendient des maisons, détruisent des biens d’honnêtes citoyens dans les quartiers populaires, plus ils gagneront de territoire et de l’argent, selon M. Espérance qui croit que ce déferlement de la violence des gangs armés, vise entre autres, à intimider les habitants des bidonvilles, afin de faciliter la tenue du référendum inconstitutionnel de Jovenel Moïse et des prochaines élections programmées pour la fin de cette année.’’
Selon Pierre Espérance, la situation de violence et de criminalité entretenue dans le pays par les gangs armés, est voulu par le régime en place qui, souligne-t-il, a fait choix d’affaiblir la police nationale, seule force légitime chargée d’assurer la sécurité des citoyens, au profit des réseaux criminels.
Pierre Espérance estime que, pour mettre fin aux activités des gangs criminels, il faut un soulèvement général de la population, afin de changer l’ordre des choses et l’installation d’un gouvernement décent et soucieux du respect de la vie, de l’Etat de droit, et du bien commun.