Le RNDDH plaide pour le respect de la constitution par le régime de facto haïtien

Jovenel Moise, president ''de facto'' d'Haiti

Par Jacques Kolo,

Port-au-Prince, 9 février 2021 –(RHInews)- Le Réseau National de Défense des droits Humains (RNDDH) déclare exiger le “respect de la constitution haïtienne par le régime de facto”, estimant que ‘’le pays est en état de siège avec des violations systématiques des droits civils et politiques de la population.”

Dans ce communiqué daté du 9 février 2021, le RNDDH estime que “Jovenel Moïse est en train d’usurper la fonction de président de la République pour ne l’être plus depuis le 7 février 2021, date à laquelle son mandat constitutionnel est arrivé à terme”.

En conséquence poursuit le texte du RNDDH, Jovenel Moïse n’a “aucune qualité pour engager la nation, publier des arrêtés dans le journal officiel du pays, ni entraîner le pays dans l’arbitraire, comme il le fait.

A propos du dernier arrêté de Jovenel Moïse mettant en retraite trois juges de la Cour de Cassation, l’organisme de droits humains rappelle ‘’qu’en vertu du principe de la hiérarchie des normes, un arrêté ne saurait avoir la primauté sur la constitution haïtienne”.

Il dit aussi dénoncer avec la plus grande véhémence l’arrêté de l’ex-président Jovenel Moïse du 8 février 2021 par lequel il entend mettre à la retraite les juges de la Cour de Cassation Yvickel Dieujuste Dabrésil, Wendell Coq Thélot et Joseph Mécène Jean-Louis

Le RNDDH souligne que “l’article 177 de la loi fondamentale prévoit les conditions dans lesquelles les juges de la Cour de Cassation, des Cours d’Appel et des Tribunaux de Première Instance peuvent être mis à la retraite”.

Retraçant le film des événements politiques ayant culminé au 8 février 2021, le RNDDH dit noter que des individus armés à la solde de l’ex-président Moïse commettent des actes illégaux et arbitraires dans l’objectif de semer la terreur au sein de la population.

Entre autres, des actes de brigandage dans la résidence de l’ex-maire de Port-au-Prince Youry Chevry le 6 février, l’arrestation le 7 février du juge Yvickel Dabrésil et de dix-huit (18) autres prisonniers politiques, en présence du ministre de facto de la justice Rockefeller Vincent, du Directeur général a.i de la police nationale Léon Charles, du responsable de l’USGPN Dimitri Hérard et de deux commissaires du gouvernement.

Le RNDDH mentionne également la manifestation des citoyens au Champ-de-Mars le 8 février réprimée dans le sang par des agents de l’UDMO et des FAd’H. Cet incident a fait deux blessés par balles parmi les journalistes présents, Jean Ril Meus (gravement blessé/Télé Pam) et Alvarez Destiné (BCN TV).

L’organisation de défense du droit de la personne invite, par ailleurs, la population haïtienne à la vigilance pour “protéger les acquis démocratiques”.