Port-au-Prince, dimanche 2 janvier 2022– La justice et la police nationale n’ont jusqu’ici fourni aucun bilan définitif de la tentative d’évasion à la prison civile de la Croix-des-Bouquets.
L’incident s’est produit le 31 décembre dernier à la prison de la Croix-des-Bouquets. Sans donner plus de précision, la police nationale a, dans une note, informé que des unités spécialisées de la PNH s’étaient mobilisées pour stopper la tentative d’évasion.
Elle a affirmé qu’un prisonnier armé d’un fusil M4 a été neutralisé par les forces.
Cependant, le directeur exécutif du réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance a affirmé que plus d’une dizaine de détenus auraient été tués lors de cette tentative d’évasion.
Dénonçant le fait que des agents en charge de la sécurité de la prison se soient impliqués dans l’introduction d’armes lourdes, de téléphones intelligents et d’autres équipements interdits à l’intérieur de la prison à la prison civile de la Croix-des-Bouquets, le militant des droits humains a exigé l’ouverture d’une enquête sérieuse afin de faire le jour sur ce qui s’est passé le 31 décembre dernier.
Pierre Espérance rappelle que le 25 février 2021, quatre-cent trente-trois (433) détenus dont Arnel Joseph, redoutable chef de gang du Village de Dieu se sont évadés de manière spectaculaire de la prison civile de la Croix-des-Bouquets.
Au moins trente-deux personnes dont le responsable de la prison ont été tués lors de cette attaque, souligne Espérance qui précise que seuls quatre-vingt-sept (87) des détenus évadés ont été repris.
Il dénonce les violations des droits des prisonniers qui, ces derniers jours, ont été privés d’eau et de nourriture. Ces pratiques, selon Pierre Espérance, sont contraires au principe du respect des droits humains.
Le défenseur des droits de l’homme estime que les autorités devraient prendre toutes les dispositions pour renforcer la sécurité au niveau de la prison de la Croix-des-Bouquets où sont détenus plusieurs anciens hauts responsables de la sécurité de l’ancien président Jovenel Moïse, incarcérés pour leur implication présumée dans son assassinat.