Le RNDDH exige du CSPJ des sanctions contre le juge Garry Orélien pour rançonnement de justiciables…

Garry Orelien, juge instructeur...

Port-au-Prince, mercredi 19 janvier 2022- Le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) continue d’insister pour que le conseil du pouvoir judiciaire (CSPJ) enquête sur le comportement du magistrat Garry Orélien afin de prendre des sanctions contre lui.

Dans une correspondance adressée au CSPJ en date du 18 janvier 2022, le RNDDH a souligné que la DCPJ menait son enquête partielle, plusieurs mandats d’amener ont été émis par le Parquet près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince.

Dès sa désignation à titre de magistrat instructeur, Garry Orélien a commencé à prendre contact avec les personnes en question et leur a demandé, à chacune d’elles, de lui verser jusqu’à cinquante mille (50,000) dollars américains, pour l’annulation de ces mandats d’amener.

Pour la levée d’une interdiction de départ émise à l’encontre d’une personnalité dont le nom a été cité pour s’être entretenue avec l’un des individus indexés dans l’assassinat de Jovenel Moïse, deux millions   gourds ont été versées au magistrat instructeur Garry Orélien. La personne qui était concernée par cette interdiction de départ avait des soucis de santé, a fait remarquer l’organisation.

Toujours selon la correspondance du RNDDH, un ancien directeur général de la PNH a versé deux millions   de gourdes au magistrat instructeur Garry Orélien pour être auditionné par ce dernier. Le jour de son audition soit le 16 décembre 2021, il s’est présenté au Tribunal de première instance de Port-au-Prince accompagné de cinquante-trois (53) agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et pas moins de sept (7) véhicules, car, en dépit du versement de ce montant faramineux, rien ne lui garantissait que le magistrat n’allait pas décider de l’arrêter.

Le RNDDH a rappelé que le 3 janvier 2022, le magistrat Garry Orélien a ordonné la libération de quatre (4) policiers qui étaient incarcérés dans le cadre du dossier relatif à l’assassinat du président Jovenel Moïse.

Il s’agit de Paul Eddy Amazan, Wilner Cangé, Cedernier Cicéron et Jacques Sincère.

‘‘Au moins l’un d’entre eux a versé vingt-cinq mille (25.000) dollars américains au magistrat. Les parents de ce policier, convaincus de son innocence dans la perpétration de l’acte qui lui est reproché, se sont arrangés pour collecter auprès de proches et d’amis le  montant exigé par le magistrat et obtenir la libération du policier en question, une scène qui rappelle fortement – et malheureusement – les cas de séquestration contre rançon enregistrés en Haïti depuis quelque temps,’’ a déclaré l’organisation des droits de l’homme.

D’après le RNDDH, ‘‘ces dénonciations sont graves et méritent une enquête approfondie de votre cellule d’inspection judiciaire. Elles risquent de saper la confiance due à un magistrat instructeur et de porter la population haïtienne à remettre en question toutes les décisions prises par ce magistrat.’’

Promettant de collaborer avec le CSPJ pour que lumière soit faite sur les cas susmentionnés, le RNDDH insiste pour que le CSPJ ouvre une enquête sur le comportement du magistrat Garry Orélien et de prendre à son encontre, les sanctions qui s’imposent dont le remboursement immédiat et au centime près, de ces montants indûment acquis.

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