PORT-AU-PRINCE, vendredi 23 août 2024– Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) interpellé officiellement le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Carlos Hercule, concernant l’assassinat de Josème Joseph, survenu dans la nuit du 11 au 12 août 2024. Selon les informations fournies par le RNDDH, cet acte criminel a été perpétré par le commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance des Cayes, James Jean Louis, en collaboration avec plusieurs agents de sécurité, y compris son frère Donald Jean Louis, agent de la Brigade d’Opération et d’Intervention Départementale (BOID), et d’autres agents de l’Unité Départementale pour le Maintien de l’Ordre (UDMO).
Le RNDDH rapporte que dans la nuit fatidique, Josème Joseph, ancien agent affecté au service de renseignement de l’ex-commissaire du gouvernement Ronald Richemond, se trouvait chez lui à la rue Monseigneur Maurice, en compagnie de sa conjointe, Gerana Nordéus. Le magistrat James Jean Louis, accompagné de plusieurs agents, s’est introduit de force dans leur domicile après avoir reçu l’autorisation du juge de paix des Cayes, Paul Tarte. Armés de bâtons, d’armes à feu et d’une hache, les assaillants ont brutalement menotté le couple, exigeant de Joseph qu’il révèle l’emplacement d’armes à feu prétendument cachées.
Malgré les explications de Josème Joseph, qui a affirmé avoir déjà restitué son arme de service et son badge au magistrat Ronald Richemond, le groupe a infligé une sévère bastonnade au couple. Le RNDDH souligne que ces tortures ont continué même après l’intervention de l’Agent I Georges Alcide, qui a confirmé la restitution de l’arme en présence de Ronald Richemond. Finalement, Josème Joseph a été enlevé, gravement blessé, et emmené par le magistrat James Jean Louis, avant d’être retrouvé mort le lendemain à la morgue privée Sacré Cœur des Cayes.
Dans sa correspondance, le RNDDH déplore que la seule mesure prise par le ministre de la Justice soit la mise en disponibilité du magistrat James Jean Louis. L’organisation estime que cette sanction est loin d’être proportionnelle à la gravité des faits reprochés, à savoir la torture, les traitements cruels, inhumains et dégradants, et l’assassinat de Josème Joseph. Le RNDDH considère ces actes comme délibérés et prémédités, exigeant que le magistrat soit révoqué, arrêté, poursuivi, jugé et condamné pour ses crimes.
Le RNDDH appelle également à une action publique immédiate contre James Jean Louis, rappelant que ce type de comportement de la part des autorités judiciaires ne fait qu’aggraver la crise de confiance dans le système judiciaire haïtien et banaliser la vie humaine, une situation que l’organisation a toujours dénoncée.
Le RNDDH dit espérer que des mesures adéquates seront prises par le ministre de la Justice pour que justice soit rendue à Josème Joseph et à sa conjointe, Gerana Nordéus, qui souffre encore des séquelles physiques et psychologiques de cette nuit d’horreur.