PORT-AU-PRINCE, mardi 20 février 2024– Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) adresse une correspondance au Doyen du Tribunal de Première Instance des Cayes, rappelant un événement tragique survenu dans la nuit du 15 au 16 mai 2016.
Cette nuit-là, souligne le RNDDH, le complexe administratif des Cayes, abritant le Commissariat de police, la Prison civile des Cayes et l’Unité départementale pour le maintien de l’ordre/Sud (UDMO/SUD), a été la cible d’une attaque armée.
Selon le RNDDH, l’attaque a laissé des cicatrices profondes, entraînant la mort de l’agent Tison Jean-Louis et causant des blessures graves à deux autres agents, Wendy Dorléan et Dubé Jean-Baptiste. Les suites de cette tragédie ont conduit à l’interpellation de six suspects et à l’identification de commanditaires, dont Guy Philippe, désigné comme l’auteur intellectuel principal, dans le rapport d’enquête du Bureau des Affaires Criminelles de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (BAC/DCPJ).
Cependant, malgré ces développements, le RNDDH exprime sa préoccupation quant à l’absence de progrès dans l’enquête judiciaire depuis lors. Le dossier, confié à un Magistrat instructeur du Tribunal des Cayes, semble avoir stagné, privant ainsi la population de son droit à l’information, tel que stipulé par l’article 40 de la Constitution haïtienne.
Dans une démarche visant à éviter l’impunité et à garantir que justice soit rendue, le RNDDH exhorte le Doyen du Tribunal des Cayes à user de son pouvoir, en vertu de l’article 97 du Décret du 22 août 1995 relatif à l’organisation judiciaire, pour désigner un nouveau juge d’instruction chargé de relancer l’enquête sur cette affaire cruciale.
Dans cette correspondance, le RNDDH inclut une copie du rapport d’enquête préliminaire du BAC/DCPJ, afin de fournir toutes les informations nécessaires pour une action prompte et efficace.
Le RNDDH souligne l’importance de ne pas laisser cette affaire sombrer dans l’oubli et appelle à une action immédiate pour que les responsables de cette attaque armée soient traduits en justice, assurant ainsi la protection des droits fondamentaux et la préservation de l’État de droit en Haïti.
Parallèlement, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) demande la mise en mouvement de l’action publique contre les personnes impliquées dans l’attaque armée du complexe administratif des Cayes, survenue dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai 2016.
Le RNDDH en appelle au Commissaire du Gouvernement pour poursuivre et traduire en justice tous les responsables de cette attaque. Ils soulignent que l’impunité dans cette affaire pourrait encourager la banalisation du droit à la vie et au respect de la personne humaine, obligations que l’État doit garantir en vertu de l’article 19 de la Constitution.