PORT-AU-PRINCE, mercredi 18 janvier 2023– Réagissant au rapport de certification des juges, le RNDDH estime que ‘‘la Commission Technique de Certification (CTC) du CSPJ a fourni un travail de qualité et espère qu’elle continuera à travailler avec sérénité en vue de permettre au CSPJ de récompenser ceux et celles qui respectent la déontologie de la magistrature et de sanctionner tous les magistrats-tes corrompus ou impliqués dans des actes de violation des droits humains.’’
‘‘A l’issue d’un processus de certification, pour soixante-et-un (61) magistrats sur lesquels des enquêtes ont été menées, trente (30) n’ont pas été certifiés, soit 49.18 % d’entre eux. Pour les magistrats non certifiés, 6.7 % sont des femmes et 93.3 % sont des hommes’’, souligne l’organisation.
Le RNDDH dit noter qu’il est reproché aux magistrats écartés leur insuffisance académique, le fait qu’ils aient été très décriés au sein de l’appareil judiciaire haïtien et/ou leur absence d’intégrité morale.
Selon l’organisation, « plusieurs parmi eux faisaient effectivement objet de scandales à répétition. D’autres se sont toujours considérés comme des intouchables, en raison de leurs liens directs avec des autorités étatiques. Certains autres vivaient largement au-dessus de leurs émoluments et comptaient de nombreux biens immobiliers estimés à des milliers de dollars américains. Aujourd’hui donc, en décidant de les écarter du système judiciaire haïtien, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) vient de rendre un grand service à la société », déclare le RNDDH.
Le RNDDH souligne que la Justice haïtienne, par son dysfonctionnement chronique et l’implication de plusieurs de ses membres dans des actes de corruption dont le trafic d’influence, la sollicitation et la réception de pots de vin, a largement contribué à la détérioration de la situation sécuritaire générale du pays.
Selon le RNDDH, les nombreux cas d’assassinats, de viols collectifs de femmes et de filles, de vols ainsi que les différents massacres et attaques armés enregistrés dans les quartiers défavorisés au cours des dernières années, n’ont jamais donné lieu à des poursuites judiciaires.
‘‘Les bandits notoires, dénoncés par les victimes, continuent de s’en prendre sans aucune crainte, à la population parce que les rares fois où ils sont arrêtés, ils sont rapidement relâchés par les autorités judiciaires, souvent, contre de fortes sommes d’argent. Ainsi, l’appareil judiciaire haïtien a échoué dans son rôle de dissuasion, offrant son comportement inacceptable, entière protection aux bandits armés et maintenant une impunité érigée en système dans le pays’’, soutient le RNDDH.
L’organisation rappelle à la ministre intérimaire de la Justice et de la sécurité publique l’obligation qui lui incombe de donner suite immédiate aux recommandations qui lui ont été soumises par le CSPJ.