Port-au-Prince, samedi 2 avril 2022– A part l’hôpital de l’université d’Etat d’Haïti (HUEH) qui amis fin jeudi dernier, au moins quatre centres hospitaliers publics sont toujours en arrêt de travail illimité depuis environ un mois.
Il s’agit de l’Hôpital Universitaire La Paix, de l’Hôpital Universitaire Justinien du Cap-Haïtien, de l’Hôpital Maternité de Carrefour et de la Maternité Isaïe Jeanty.
A l’Hôpital Universitaire La Paix, ce sont les médecins résidents affectés au service de la maternité qui sont en grève.
Déclenché depuis le 8 mars 2022 pour une durée illimitée, cette grève vise à réclamer entre autres, de meilleures conditions de travail, de l’énergie, l’augmentation du personnel et aussi du matériel de travail approprié.
Le RNDDH, dans un rapport souligne que l’Hôpital Universitaire Justinien du Cap-Haïtien est entré en grève le 7 mars 2022. Depuis, les malades ont été renvoyés chez eux. Les employés ne prennent que rarement poste mais ne travaillent pas.
En plus des revendications générales de la FENATRAS, les grévistes de l’Hôpital Universitaire Justinien du Cap-Haïtien réclament la disponibilité des intrants, une morgue équipée, un traitement équitable aux employés et une bonne gestion de l’Hôpital.
A l’Hôpital Maternité de Carrefour, la grève a démarré le 28 février 2022, depuis, seuls le dispensaire et le service de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA fonctionnent, selon le RNDDH.
La Maternité Isaïe Jeanty, localisée dans le quartier de Chancerelles, une zone contrôlée par des bandits armés, fait face à d’énormes problèmes de sécurité. Cette situation porte le personnel à travailler de manière irrégulière, en tenant compte des affrontements dans la zone, entre bandits armés, lit-on dans le rapport du RNDDH.
Des membres du personnel de cet hôpital ont affirmé qu’ils observent la grève lancée par la FENATRAS parce que non seulement ils évoluent dans un environnement dangereux et que de plus, les différentes alertes lancées aux autorités et relatives à leur situation sécuritaire, n’ont jamais été prises au sérieux, rapporte l’organisation.
Même dans les hôpitaux où il n’y a pas eu grève, la situation est peu différente, souligne le RNDDH qui fait état de problèmes de matériels et d’équipements.
Dans son rapport, le RNDDH juge inacceptable que la situation alarmante dans laquelle les centres hospitaliers publics du pays fonctionnent, ne semble inquiéter outre mesure les autorités étatiques. ‘‘Pire encore, poursuit le rapport, les arrêts de travail temporaires ainsi que les grèves de longue durée n’arrivent pas à les inciter à intervenir.’’
L’organisation rappelle que le droit à la santé ainsi que l’accès aux soins de santé sont consacrés et garantis par la Constitution haïtienne de 1987 amendée et par le Pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels ratifié par Haïti. Le droit à la santé constitue un droit humain fondamental pour la jouissance duquel, l’Etat haïtien a l’obligation de mettre à la disposition de la population, hôpitaux et centres de santé fonctionnels.
Selon le RNDDH, dans un pays tel qu’Haïti où le coût des soins de santé privés est excessivement élevé et où une bonne frange de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, les premières victimes des conditions dans lesquelles sont maintenus les centres hospitaliers du pays, demeurent les plus démunis.
Le RNDDH plaide en faveur de la pleine et entière satisfaction aux justes revendications des grévistes ; l’améliorer dans les plus brefs délais les conditions générales de travail du personnel ; et l’attribution aux centres hospitaliers publics de tous moyens leur permettant d’offrir un service de bonne qualité aux patients