PORT-AU-PRINCE, mercredi 25 octobre 2023– Le réseau national de défense des droits humains (RNDDH) se dit vivement inquiet concernant la dernière offensive militaire israélienne de grande envergure sur la bande de Gaza.
Dans une correspondance au chef du gouvernement de fait Ariel Henry, le RNDDH souligne ‘‘qu’en date du 18 octobre à 14h30 (heure de Palestine), plus de 3 400 Palestiniens et Palestiniennes dont des enfants et des personnes du troisième âge, ont été tués et plus de 12 000 ont été blessés par les bombardements aveugles menés par Israël sur la bande de Gaza. L’attaque israélienne a été lancée en représailles à une attaque menée par des groupes armés palestiniens le 7 octobre contre Israël, qui a tué 1 400 Israéliens, dont des civils, et au cours de laquelle des otages ont également été capturés. Ces actions ont été condamnées par la FIDHI’’, soutient l’organisation.
Selon le RNDDH, « Israël a lancé une agression militaire de grande envergure sur la bande de Gaza, sans discrimination et avec l’intention de cibler les civils, les structures civiles, les équipes médicales, les journalistes et les infrastructures. Depuis lors et suite à ses déclarations génocidaires, Israël a coupé l’eau, l’électricité et l’entrée de l’aide humanitaire, et a ordonné l’évacuation de plus d’un million de personnes du nord de la bande de Gaza et de la ville de Gaza vers le sud de la bande de Gaza. »
Il en résulte de graves crises humanitaires qui ne font que s’aggraver de jour en jour, affirme le RNDDH, ajoutant que pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent dans toute la bande de Gaza, y compris dans la partie méridionale où la population s’était réfugiée.
L’organisation membre de la fédération internationale des droits humains (FIDH) appelle les Etats tiers et leurs dirigeants à respecter le droit international et à l’appliquer à tous, sans faire deux poids deux mesures.
Le RNDDH souligne à l’attention de M. Henry que le 10 octobre 2023, dans une note publiée par son gouvernement et divulguée par plusieurs médias, il a affirmé « assister avec tristesse et consternation, au déferlement d’actes d’une violence insoutenable perpétrés par le Hamas contre l’Etat d’Israël.
« Aujourd’hui, poursuit la correspondance du RNDDH, vous avez le devoir de reconnaitre que depuis les attaques du Hamas, ce sont des crimes de guerre et des violations massives des Droits Humains qui sont perpétrés par l’Etat d’Israël, au nom de son droit à la riposte. »
Le RNDDH estime que ‘‘le monde entier doit agir pour mettre fin à cette effusion de sang, appeler à un cessez-le-feu immédiat et au respect des Droits Humains et de la dignité des personnes, et demander des comptes aux auteurs de crimes internationaux.’’
En ce sens, le RNDDH demande à Henry de l’attaque israélienne en cours sur Gaza, les crimes de guerre et les violations du droit international commis, appeler à un cessez-le-feu immédiat et prendre des mesures concrètes pour assurer la protection du peuple palestinien contre les attaques indiscriminées d’Israël.
Il invite le premier ministre de fait de demander la mise en place d’un couloir humanitaire d’urgence pour faciliter l’approvisionnement de Gaza en produits de première nécessité afin de protéger la dignité humaine, car la population a un besoin urgent de fournitures médicales, d’eau et de produits humanitaires.
L’organisation exhorte M. Henry à engager tous les efforts diplomatiques possibles pour la libération immédiate de tous les otages détenus par les groupes armés palestiniens et, à faire pression sur Israël pour qu’il lève la fermeture, le blocus et la punition collective imposés depuis 16 ans à la population de Gaza.
Le RNDDH croit qu’il s’attaquer aux causes profondes de la situation en Palestine et en Israël, notamment l’occupation illégale et l’apartheid imposés au peuple palestinien et le déni permanent du droit du peuple palestinien à l’autodétermination et au retour des réfugiés.
Il invite Ariel Henry à exiger une enquête indépendante sur les crimes commis dans le contexte de la Palestine et d’Israël et demander que les responsables rendent des comptes, et soutenir sans équivoque et sans condition le travail du bureau du procureur de la CPI dans son enquête indépendante sur les crimes internationaux commis dans le cadre de la situation en Palestine.