PORT-AU-PRINCE, mardi 11 février 2025-
Dans une correspondance adressée au président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Lesly Voltaire, le 1er février 2025, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) met en garde contre la nomination pressentie d’Hermane Nelson à la tête d’une institution autonome de l’État, notamment le Fonds d’Assistance Économique et Sociale (FAES). Selon le RNDDH, ce dernier est impliqué dans de nombreux scandales de corruption et ne peut en aucun cas être considéré comme un candidat crédible pour un tel poste.
« Le passage du sieur Hermane Nelson au sein de l’administration publique est jalonné de scandales », affirme le RNDDH dans sa lettre. L’organisation rappelle que Nelson a été recherché pour corruption et détournement de biens lorsqu’il travaillait au Parlement haïtien, ce qui l’aurait conduit à fuir le pays. Toujours selon le RNDDH, à son retour en Haïti, il a intégré le Ministère de la Défense, où il a été impliqué dans de nouvelles malversations avant d’être écarté de ses fonctions.
Le RNDDH poursuit en soulignant que lorsqu’Hermane Nelson travaillait déjà au FAES, il n’aurait jamais fourni de rapports sur l’utilisation des fonds qui lui avaient été confiés. Face aux risques de poursuites judiciaires, il aurait de nouveau quitté le pays. L’organisation indique également qu’au Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique, il a été cité dans une affaire de vol de chèques.
Selon le RNDDH, Hermane Nelson userait actuellement de ses relations avec le conseiller présidentiel Louis Gérald Gilles pour vendre des postes de directeur général au sein de l’administration publique. « Il a harcelé plusieurs directeurs généraux, leur promettant de leur permettre de garder leur poste contre versement de pots-de-vin », dénonce l’organisation.
Face à ces accusations, le RNDDH exhorte le président du CPT à faire preuve de vigilance avant toute nomination, en exigeant un processus de vetting rigoureux des candidats. L’organisation rappelle l’importance de privilégier des dirigeants « au-dessus de tout soupçon » afin d’assurer un minimum d’intégrité dans la gestion des affaires publiques.
Le RNDDH conclut sa correspondance en demandant au Conseil Présidentiel de Transition de ne pas faire obstacle à la lutte contre la corruption en Haïti en confiant des responsabilités à des individus au passé controversé. « La nomination de responsables accusés de malversations enverrait un signal désastreux au pays », prévient l’organisation, insistant sur la nécessité de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques.
Contacté par la rédaction de RHINEWS, Hermane Nelson a préféré ne pas se prononcer sur ces allégations.