Le retour en Haïti de Martine Moïse devrait, par son témoignage, faire accélérer l’enquête sur l’assassinat de son mari, selon une source proche de ladite enquête

Martine Moise a son retour des Etats-Unis...

Port-au-Prince, dimanche 18 juillet 2021- Martine Moïse, l’épouse du président assassiné, est de retour en Haïti après avoir reçu un traitement médical pour ses blessures, dans un hôpital de Miami, en Floride, aux Etats-Unis.

Officiellement, Mme Moïse est rentrée au pays pour préparer les funérailles de son mari, prévues pour cette semaine, précisément le vendredi 23 juillet, dans les jardins de la résidence de la famille Moïse, SOS Village, au Cap-Haïtien.

Cependant, une source proche de l’enquête ouverte sur l’assassinat de Jovenel Moïse ayant requis l’anonymat, confie à RHINEWS que le retour de Martine Moïse était attendu afin de recueillir son témoignage sur ce qui s’est passé dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 à la résidence présidentielle où l’ancien président a été assassiné sauvagement, dit-on, par un commando de mercenaires colombiens et d’américains originaires d’Haïti.

‘’Son témoignage sera une précieuse contribution à l’avancement de l’enquête. Il est vrai que nous avons déjà collecté beaucoup d’éléments, d’indices et de documents que nous sommes en train d’analyser, mais son témoignage va être un plus dans le cadre de notre travail d’investigation, précise la source.

‘’Etant donné qu’elle a vécue toute la scène et a elle-même été victime, son témoignage va nous apporter de précieux éclairages sur la tragédie de la nuit du 6 au 7 juillet où son époux a péri. Nous voulons savoir notamment quelle a été la réaction du président lorsqu’il a réalisé que quelque chose n’allait pas et que des assaillants avaient envahi la résidence présidentielle,’’ indique la source.

‘’L’enquête s’intéresse à savoir si le président avait appelé son premier ministre intérimaire, Claude Joseph, chef du conseil supérieur de la police nationale (CSPN), Léon Charles, directeur général ad intérim de la PNH, en charge de la sécurité de chaque citoyen, les ministres de l’intérieur et de la justice, le commandant intérimaire de l’Armée d’Haïti, les différents responsables des unités de la police chargées directement de la sécurité présidentielle, les responsables des différents services de renseignement du pays et quelle a été leurs réactions, pourquoi personne n’est intervenue pour empêcher l’assassinat du président,’’ soutient la source.

Elle précise également qu’aucune piste ne sera négligée et tous les éléments d’informations recueillis seront analysés dans les moindre détails, dans le cadre de cette enquête, arguant que les enquêteurs se proposent d’auditionner tous ceux et toutes celles, à un titre ou à un autre, dont le témoignage sera jugé important pour élucider l’assassinat du président.

La veuve du président assassiné est rentrée samedi 17 juillet à Port-au-Prince avec des gardes du corps, portant une écharpe au bras droit et un gilet pare-balles. Elle a été accueillie par le Premier ministre intérimaire de facto, Claude Joseph, et d’autres hauts responsables de l’Etat.

La semaine dernière, Martine Moïse a parlé pour la première fois depuis son lit d’hôpital, affirmant dans un message vocal publié sur Twitter, que l’attaque s’était produite si rapidement que son mari était incapable de ‘’dire un seul mot.’’

‘’En un clin d’œil, les mercenaires sont entrés dans ma maison et ont criblé de balles mon mari,’’ a déclaré Madame Moïse, selon la BBC.

On ignore toujours qui était exactement derrière cette attaque meurtrière. La police haïtienne a précédemment souligné ce qu’elle a dit être un groupe d’assassins qui comprend 26 Colombiens et deux Haïtiens américains qui seraient les auteurs matériels du crime.

Dans un premier temps, la police haïtienne, la police haïtienne avait présenté pasteur Christian Emmanuel Sanon, un américain d’origine haïtienne, comme le cerveau intellectuel de l’assassinat de Jovenel Moïse.

En milieu de semaine dernière, ‘’Noticias Caracol,’’ un journal colombien qui a accusé le premier ministre intérimaire de facto, Claude Joseph d’implication dans l’assassinat de Jovenel Moïse, a fait savoir qu’un certain Joseph Félix Badio, ancien cadre du ministère de la justice, serait celui qui aurait ordonné l’exécution de l’ancien président.

A date, dix-huit (18) de ces Colombiens ont été arrêtés, trois ont été tués par la police et cinq étaient toujours en fuite, a indiqué à plusieurs reprises, Léon Charles, chef intérimaire de la police nationale.

Le chef du Parquet par intérim de la capitale Me. Bedford Claude a émis plusieurs lettres d’interdiction de départ à l’encontre une quinzaine de policiers, dont Dimitri Hérard, le chef de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN) qui fait l’objet d’une mesure administrative de l’inspection générale de la PNH (IGPNH) qui l’a placé en isolement.

Jovenel Moïse, 58e président d’Haïti a été assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier en sa résidence à Pèlerin 5, en présence de sa femme et de ses enfants, à l’âge de 53 ans. Ses funérailles nationales seront chantées le vendredi 23 juillet 2021, au Cap-Haïtien.