PORT-AU-PRINCE, lundi 20 janvier 2025–Dans un message adressé à la collectivité nationale en ce début d’année, le Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) exprime son profond désarroi face à la crise sans précédent que traverse Haïti. Le parti a dénonce la violence croissante des gangs armés, en particulier dans les départements de l’Artibonite et de l’Ouest, ainsi que l’incapacité de l’État à protéger ses citoyens. “Nous nous inclinons devant les dépouilles des centaines de milliers de nos frères et sœurs tombés sous les balles assassines des gangs armés,” a déclaré le RDNP dans son communiqué.
Le message souligne également les souffrances des milliers de déplacés qui, fuyant leurs quartiers, vivent dans des conditions humiliantes dans les rues et places publiques, privés de toute assistance. Le parti attribue cette situation à “une gouvernance catastrophique assurée par des responsables dépourvus de toute vision pour le bien-être du peuple haïtien.”
Malgré ce constat alarmant, le RDNP se veut porteur d’espoir, affirmant que “tout n’est pas perdu” et appelant à faire de 2025 “un tournant dans la vie de notre peuple.” Le communiqué invite les forces vives de la nation à se mobiliser pour lutter contre les “forces destructrices qui, avec l’appui d’intérêts étrangers, s’opposent aux aspirations du peuple et menacent notre indépendance.”
Le RDNP critique par ailleurs le bilan des trois dernières décennies, affirmant que “les masques démocratiques, nationalistes et progressistes sont tombés” et que les crises répétées sont le fruit de mauvais choix, souvent imposés de l’extérieur. Le parti interpelle directement la conscience nationale : “Le pays a-t-il donc cessé de produire des hommes et des femmes de bien et de valeur ? Quoi qu’il en soit, les Haïtiens sont les seuls responsables de la déchéance de leur pays.”
Pour sortir de cette situation, le RDNP prône une transition politique crédible, basée sur l’organisation d’élections libres sous la présidence d’un juge issu de la Cour de cassation. Cette solution, selon le parti, garantirait la neutralité de la transition et éviterait que le pouvoir ne soit confié à des groupes défendant uniquement leurs propres intérêts. “Le bon sens et le patriotisme doivent prévaloir dans la quête de solutions à nos crises interminables,” insiste le RDNP.
En ce qui concerne la gouvernance, le parti rejette l’idée d’un exécutif bicéphale dans le contexte actuel, marqué par l’absence de Parlement. Il met également en garde contre des solutions “faciles et accommodantes” qui risqueraient d’accentuer la corruption. Le RDNP appelle à la mise en place d’une gouvernance provisoire capable de résoudre le problème de l’insécurité, qu’il considère comme une condition essentielle pour relancer les activités économiques, attirer des investissements et réduire le chômage.
Le parti réaffirme son ouverture à des discussions avec d’autres secteurs, dans le but de former “une équipe gouvernementale plus compétente, honnête et soucieuse de l’intérêt général.” Selon Wadner Edouard, président de la Commission intérimaire du RDNP, “le RDNP se veut une force au service du bien, fermement attaché au principe du respect du bien commun, dans une logique de justice sociale.”