Miami, mercredi 4 août 2021– Antonio ‘’Tony’’ Intriago chef de l’entreprise de sécurité basée à Miami qui a embauché les gardes du corps colombiens soupçonnés d’avoir tué le président Jovenel Moïse a nié toute implication dans son assassinat, affirmant mercredi qu’il avait été piégé et qu’il fallait plutôt blâmer les gardes du corps du président défunt, selon ce que rapporte l’agence Reuters.
Des responsables haïtiens ont déclaré que la société d’Antonio Intriago, la CTU, Security avait embauché les anciens soldats, ce qu’il a indirectement confirmé dans une déclaration publiée par l’intermédiaire de ses avocats à Miami.
“M. Intriago n’avait aucune connaissance des événements tragiques et n’y avait participé”, ont déclaré ses avocats du cabinet Lacayo, marquant les premières remarques publiques d’Antony Intriago sur cette affaire.
Selon la déclaration, M. Intriago pensait que ses ‘’sous-traitants de sécurité non armés’’ avaient été embauchés comme gardes personnels en Haïti, mais qu’il y avait eu un changement de dernière minute et que les hommes avaient été invités à signifier un mandat d’arrêt contre Jovenel Moïse.
Les avocats de l’entrepreneur ont joint le mandat à leur déclaration. Le mandat a été signé par un juge et daté de février 2019.
“Quand ils sont entrés dans la résidence présidentielle, ils ont trouvé le président décédé, sa femme blessée et la maison saccagée”, indique le communiqué. “Nous pensons que les propres gardes du corps du président l’ont trahi.”
“M. Intriago a été victime d’un stratagème élaboré”, a-t-il déclaré, affirmant que les entrepreneurs n’avaient “aucune part” dans le meurtre du président Moïse.
En Colombie, les familles et les collègues des employés d’Antonio Intriago ont déclaré aux journalistes que les hommes avaient été embauchés pour servir de gardes du corps.
Jovenel Moïse, 53 ans, 58e président d’Haïti, a été assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 en sa résidence privée, à Pèlerin 5, à Pétion-Ville (Ouest).
Le dossier de l’enquête ouverte sur cet assassinat a été transféré ce mercredi au cabinet d’instruction par le parquet de Port-au-Prince.
Plus d’une quarantaine de personnes dont des mercenaires colombiens, des haïtiens-américains et des policiers haïtiens ont été arrêtés dans le cadre ce meurtre.